Semaine spéciale: actions mondiales

Investir en période de récession.

Jocelyn Jovène 17.10.2022
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Les investisseurs ont la mémoire courte.

La dernière fois que la Fed a engagé le resserrement de sa politique monétaire c’était en 2015.

A l’époque les marchés n’avaient pas apprécié et les Bourses mondiales connurent quelques phases de volatilité, alimentées principalement par des craintes de récession aux Etats-Unis et en Chine, sur fond de guerre commerciale entre les deux premières économies mondiales.

L’inflation était alors sous contrôle.

Ce resserrement monétaire fut remisé au placard par la crise de la COVID-19, et les banques centrales durent intervenir massivement pour éviter une profonde récession – mesures accompagnées par de vastes plans de soutien aux économies, provoquant une augmentation des niveaux d’endettement des pays développés.

Cette fois, l’histoire est différente.

L’inflation générée par cet épisode a pris une ampleur qui oblige aujourd’hui les banques centrales à relever leurs taux directeurs, plus rapidement et plus fortement que par le passé – évoquant l’épisode du début des années 1980.

Elle constitue une menace réelle pour l’économie. Et le risque de récession est de plus en plus réel, à tel point que les investisseurs ne se demandent plus s’il y aura une récession de l’économie mondiale, mais quelle en sera l’ampleur.

En attendant, la Fed et les grandes banques centrales des pays développés poursuivent leurs hausses de taux.

« Don’t fight the Fed »

Depuis le début de l’année, les investisseurs qui ont cru en des phases de correction temporaires suivies d’un rebond durable en ont été pour leurs frais.

L’argument « Don’t fight the Fed » est une réalité qu’aucun investisseur en actions ne devrait ignorer.

La remontée des taux d’intérêt a entraîné une baisse des multiples de valorisation.

On attend désormais la « deuxième jambe » de la baisse, caractérisée par une récession des profits des entreprises.

De ce point de vue, la saison des résultats du troisième trimestre qui vient de débuter est très importante à suivre.

Les marchés actions perdent 13,5% depuis le début de l’année (en euros) et le mouvement de baisse n’est pas terminé.

Que faire des actions?

En raison de leur grande liquidité, les actions sont toujours les premières à subir les craintes des investisseurs lorsque ces derniers anticipent une récession ou que la liquidité des marchés se retire, comme cela est le cas actuellement.

L’exemple de la correction brutale de février-mars 2020 est là pour le rappeler.

Si les multiples de valorisation ont reculé, ils sont toujours au niveau de leur moyenne historique (sauf en Europe où ils sont en-dessous, guerre en Ukraine oblige).

Pour des investisseurs qui n’auraient pas vendu, sortir à ce moment du cycle des marchés serait sans doute une erreur.

Il nous semble plus opportun de faire une analyse approfondie de leur portefeuille pour voir quels actifs ont de réelles qualités pour traverser la crise actuelle et ceux qui n’ont que de maigres chances de rebondir.

Ce type d’environnement peut également constituer une opportunité pour accumuler des liquidités, voire commencer à sélectionner des titres ou fonds de qualité fortement décotés.

Le niveau de peur des investisseurs n’est pas aussi critique qu’il ne le fut en 2008 et il faudra sans doute attendre qu’un événement de marché majeur se produise pour que les investisseurs capitulent.

Ceci signifie que les marchés vont rester volatils encore quelques temps.

Mais pour des investisseurs patients et disciplinés, la volatilité est toujours vue comme une source d’opportunités.

Appliquer une marge de sûreté reste le meilleur moyen de réaliser une performance raisonnable tout en maîtrisant son risque sur le long terme.

Et les environnements volatils comme celui-ci sont des occasions rares pour commencer à investir à bon escient.

S’il est impossible de prévoir le point bas (lorsque la fed arrêtera son cycle de hausse des taux ?), repérer les anomalies de valorisation peut offrir des points d’entrée attrayant aux investisseurs patients.

 

Lundi 17 octobre

 Bourses mondiales: une baisse sans fin ?

 Une récession des profits inévitable

 Forte décollecte pour les fonds actions

 Les investisseurs ne croient plus aux actions

 

Mardi 18 octobre

 L'Europe, océan d'entreprises sous-évaluées

5 entreprises européennes de qualité sous-évaluées

 ASML

 Richemont 

 Chr. Hansen

 Anheuser-Busch Inbev

 Safran

 

Mercredi 19 octobre

 La Bourse américaine entre "hard" et "soft landing"

5 entreprises américaines de qualité sous-évaluées

 Amazon

 Estée Lauder

 Tradeweb Markets

 Medtronic

 Emerson Electric

 

Jeudi 20 octobre

 Les marchés actions asiatiques restent incertains

5 entreprises asiatiques de qualité sous-évaluées

 Hong Kong Stock Exchange & Clearing

 DBS Group

 TSMC

 Harmonic Drive Systems

 Kao

 

Vendredi 21 octobre

 Chine: des défis gigantesques après le XXè Congrès du PCC

 Trussonomics: une nécrologie

 

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A propos de l'auteur

Jocelyn Jovène

Jocelyn Jovène  est analyste financier senior et rédacteur en chef de Morningstar France.