Secteur immobilier, défensif et porteur

Les fonds immobiliers comptent parmi les plus performants depuis le début de l’année, derrière les fonds techno. Selon Michael Te Pask, gérant du fonds Morgan Stanley European Property, le mouvement n’est pas terminé.

Sara Silano 03.11.2003
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Le marché immobilier donne des signes de fatigue. Comment s’expliquent les bonnes performances des fonds qui investissent sur des foncières et qui ont connu une hausse de plus de 10% depuis le début de l’année ?

Il est indispensable de distinguer les marchés immobiliers de ceux des valeurs foncières. Dans le premier cas, l’investissement se fait directement en bureaux, logements, locaux commerciaux, locaux industriels, etc. Dans le second cas l’investissement est indirect.

Les marchés immobiliers, et les facteurs macro-économiques, démographique et cycliques qui influent dessus, sont des éléments importants du processus d’analyse, mais le choix de valeurs prend de son côté en compte des niveaux de valorisation.

L’indice GPR General real estate a enregistré une hausse de 8,2% sur 6 mois, contre 3% pour l’indice MSCI Europe ; quels sont les éléments qui expliquent une telle performance ?

Les valeurs immobilières constituent une classe d’actifs défensive et anti-cyclique, avec une faible corrélation avec les actions et les obligations. Au-delà des rendements attractifs qu’elles peuvent offrir lorsque les marchés boursiers sont en berne, ces valeurs affichent historiquement un niveau de risque inférieur à celui des actions. La volatilité de l’indice GPR General real estate est de 12,8%, contre 20,5% pour l’indice MSCI Europe.

Les différences géographiques qui existent sur les marchés immobiliers représentent-elles plutôt une difficulté ou une opportunité ?

Les marchés immobiliers sont de plus en plus internationaux et ce point est incontestablement positif. Mais la diversification géographique représente un avantage car il existe une corrélation faible entre les pays. Elle est par exemple de 0,52 entre l’Europe et l’Amérique du Nord, et de 0,24 entre le Royaume Uni et l’Allemagne.

Comment gère-t-on cette situation ?

Globalement nous préférons l’Europe et l’Asie à l’Amérique. Sur le Vieux Continent nous avons exposition supérieure à l’indice sur la France et l’Italie tandis que nous sous-pondérons la Suisse, les Pays Bas, la Belgique et la Suède. Nous avons commencé à renforcer le poids du Royaume Uni, surtout au travers de valeurs de faible envergure.

En termes de sous-secteurs, qu’elles sont vos préférences ?

Nous sommes particulièrement intéressés par le marché des bureaux et des centres commerciaux, tandis que le poids du résidentiel et de l’hôtelier est plus limité.

Les valeurs foncières ont-elles encore un potentiel d’appréciation ?

Les prix demeurent attractifs, surtout si on les compare à ceux du marché physique. D’autre part, les niveaux de valorisation sont historiquement bas, et des taux d’intérêt bas rendent les rendements de l’immobilier attractifs. Enfin, un nouveau facteur de hausse pourrait venir des réformes en cours dans différents pays comme la France et le Royaume Uni.

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A propos de l'auteur

Sara Silano

Sara Silano  est rédactrice en chef de Morningstar Italie.