L’Europe toujours en vue ?

La croissance mondiale est moins solide que prévu, mais l'Europe recèle encore un intérêt selon Tim Stevensons d'Henderson Global Investors.

Auteur externe 20.10.2015
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Cet article fait partie de la série "Perspective", qui regroupe des contributions externes. Le texte suivant a été rédigé par Tim Stevensons, directeur Actions Europe chez Henderson Global Investors et gérant du fonds Henderson Horizon Fund – Pan European Equity (noté « Silver » par Morningstar). L'article a été édité par Morningstar.

La croissance en Europe a évolué comme prévu : elle s’est améliorée avant de se stabiliser à un niveau relativement modeste. Les prévisions de bénéfices, en moyenne, sont une fois de plus moroses pour le marché cette année. Ces résultats sont entièrement liés au secteur du pétrole et du gaz et à celui des minéraux, le reste du marché semblant sur le point d’enregistrer une croissance d’environ 10% par rapport aux bénéfices précédents.

Une croissance peu impressionnante

La récente chute du marché est principalement liée à des raisons externes, les tromperies de Volkswagen représentant la principale inquiétude pour la région. Aux Etats-Unis, la décision du FOMC de ne pas augmenter les taux en raison de facteurs externes (Chine ?) a entrainé un renforcement des inquiétudes sur le ralentissement de la croissance au niveau mondial.

Il est également de plus en plus évident que l’économie nationale américaine n’est pas aussi solide que prévu, malgré d’excellents chiffres sur l’emploi. Les dépenses en capital et en investissement à l’échelle internationale ne sont, en fin de compte, pas apparues, ce qui renforce les craintes sur le fait que l’impact de l’assouplissement quantitatif et des taux d’intérêt historiquement bas n’est pas encore passé de Wall Street à l’économie réelle.

Tous ces événements reposent-ils uniquement sur une reprise financière artificielle? Si cette question est un peu exagérée, force est de constater que la croissance mondiale n’est toutefois pas aussi solide que prévu ou que souhaité.

Ceci explique pourquoi les sociétés offrant une croissance fiable ont obtenu des résultats bien supérieurs à ceux du marché, et également pourquoi des craintes ont été exprimées sur le niveau désormais dangereusement élevé de leurs notations.

Ceci est peut-être vrai pour une partie du marché des actions américaines (la baisse des titres du secteur de la biotechnologie ne serait-elle pas tout simplement liée à la promesse d’Hillary Clinton de s’attaquer, comme elle l’appelle, au ‘gonflement des prix’ ou au fait que le secteur était survalorisé et déconnecté de la réalité ?), mais ce n’est pas forcément le cas en Europe.

Bon nombre de sociétés affichent un taux de croissance moyen des bénéfices attendus proche de 1 ce qui peut s’avérer intéressant dans un monde où la croissance est faible et la visibilité suffisante. Il est également trompeur de passer trop de temps à essayer de classifier la croissance et la valeur, ce qui est cher et ce qui est bon marché.

La situation semble s’améliorer, mais pas pour tout le monde

Le scandale touchant Volkswagen pourrait avoir des répercussions sur l’ensemble du secteur automobile. Bien que nous ayons détenu une petite participation sur Volkswagen, nous sommes convaincus que la situation s’est détériorée de façon dramatique. Je n’ai aucun doute que Volkswagen survivra à ce scandale, et il est même possible que la société en sorte renforcée, mais seulement une fois qu’elle aura traité de nombreux problèmes dont la structure de vote à deux paliers et l’attitude franchement arrogante de la direction envers les actionnaires. Les voitures sont bonnes, même si elles polluent, et sont fiables, mais les espoirs de mise en place d’une approche plus axée sur les actionnaires (et je ne dis pas plus favorable aux investisseurs) ont été anéantis à de maintes reprises, ce qui est extrêmement frustrant. Les sortir de cette situation entrainera certainement une baisse des marges, au fur et à mesure que les incitations se remettront en place, et que la teneur et l’intégrité des renseignements feront un autre pas en avant, renforçant notre point de vue de bonne exposition aux fabricants de composants automobiles.

Les avertissements ont continué sur les autres secteurs, dont le secteur industriel. Les projets de réduction d’emplois chez Caterpillar et JCB montrent que l’ensemble du secteur continue d’être soumis à des pressions similaires de la part de l’industrie des services pétroliers. Il est possible que ces titres se reprennent mais la tendance de faible croissance à l’échelle mondiale continue fortement d’affecter la situation.

Une nouvelle phase pour l’économie mondiale

Est-ce donc la fin ? La réponse est simple et rapide : non. Mais les marchés sont passés d’une phase de reprise internationale à une phase de stagnation à l’échelle mondiale. Il est possible que la volatilité se renforce mais la tendance sous-jacente de progression des bénéfices en Europe semble toujours bien ancrée. Les valorisations sont bien plus favorables qu’elles ne l’étaient en début d’année et la saison importante de paiement des dividendes revient dans à peine quatre mois. Il est donc toujours judicieux de renfoncer ses positions en période difficile.

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