Août : un mois « risk off »

Les investisseurs ont adopté une attitude plus prudente sur fond d'incertitude quant aux actions de la Fed et de tensions en Syrie.

Jocelyn Jovène 03.09.2013
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Les portefeuilles auront subi un joli coup d’accordéon cet été : augmentation de l’exposition aux actifs risqués en juillet, puis sensible réduction en août.

Les actions ont globalement cédé du terrain le mois dernier, les investisseurs focalisant leur attention la Fed (le fameux « tapering »), tandis que la situation économique des marchés émergents continuait d’inquiéter.

L’indice MSCI World a cédé 2,3%, les rendements obligataires ayant continué de très légèrement progresser. Cette situation, conjuguée aux tensions géopolitiques en Syrie, a bénéficié au pétrole (+2,5%), aux matières premières comme les métaux (+1,4% pour le nickel par exemple), et surtout à l’or (+6,4% sur le mois). La volatilité (VIX) a sensiblement rebondi passant de 13,45 à 17,01 en un mois.

Wall Street s’est focalisé sur les chances d’une réduction des achats d’actifs par la Réserve fédérale, les intervenants anticipant une annonce lors du comité de politique monétaire du 18 septembre. Les signes de reprise de l’économie américaine se sont multipliés, avec notamment une croissance du PIB de 2,5% en rythme annualisé au cours du deuxième trimestre et un rebond de l’indice PMI à un plus haut de 5 mois à 53,9. Cela n’a toutefois pas empêché une baisse sensible de l’indice S&P 500, après être passé par un plus haut historique de 1.700 points le 8 août.

L’économie de la zone euro a continué de donner des signes un peu plus rassurants, avec une croissance de 0,3% entre le 1er et le 2è trimestre, grâce notamment à une stabilisation de l’activité en Allemagne et en France. L’Europe est toutefois loin d’être sortie d’une zone d’incertitude, en particulier dans les pays de la périphérie (Portugal).

Les marchés émergents ont connu un mois volatil, avec une poursuite des chutes des devises dans certains pays, conduisant les banques centrales à relever leur taux directeur pour tenter de pallier les sorties de capitaux. Le marché s’est alarmé de la situation de l’économie indienne, la roupie touchant un plus bas historique de 68,85 face au dollar. La dégradation de la balance des paiements en Indonésie ou en Thaïlande a relancé les craintes d’une crise similaire à celle qu’avait connue la région en 1997

Les investisseurs devraient continuer de suivre avec attention l’évolution de l’économie chinoise, avec l’espoir d’un rééquilibrage progressif de la croissance entre pays émergents et pays développés. Les faibles niveaux de valorisation après la correction des marchés émergents devraient également jouer un rôle, pour peu que le marché ait le sentiment d’une clarification des politiques des banques centrales, en commençant par la Fed.

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A propos de l'auteur

Jocelyn Jovène

Jocelyn Jovène  est analyste financier senior et rédacteur en chef de Morningstar France.