Faut-il avoir peur des aériennes ?

Avec la fermeture du trafic aérien, les transporteurs sont délaissés. Faut-il s’en inquiéter ?

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Le titre air Air France a fini en retrait de 2,85% hier lundi, après avoir perdu 3,42% vendredi dernier suite à la décision des autorités de suspendre les vols dans l’espace aérien d’Europe du Nord. Il est évident que cette mesure pèse sur l’activité et les résultats de l’opérateur qui a indiqué que chaque journée sans vol représentait une perte de 35 millions d’euros. Lundi, on a assisté à des dégagements conséquents sur le Français : plus de 11 millions de titres Air France se sont échangés, contre  2 à 3 millions en temps normal.

Même tendance chez les autres compagnies aériennes du Vieux Continent : British Airways a perdu 1,77% lundi après avoir lâché 3,30% vendredi, Lufthansa a perdu successivement 4,67% et 2,63%... Et par contagion le phénomène a touché certaines compagnies internationales comme Cathay Pacific (-3,60% puis -0,58%), Quantas Airways (-2,15% puis -2,52%), Thai Airways (-4,67% vendredi avant de perdre encore 1,72% en début de semaine). Jusqu’au Club Med qui indique que les perturbations vont peser sur ses résultats d'hiver, à hauteur de 5 millions d'euros par semaine. Sans oublier bien sûr l’impact sur l'horticulture kényane dépendante des marchés à l’export...

Mais il semble aujourd’hui que le trafic aérien doive reprendre progressivement au cours des prochains jours. Si c'est le cas, alors l'impact sur les comptes des entreprises restera limité, sans commune mesure avec l’impact psychologique et boursier.

On a pu constater la même inquiétude auprès de certains investisseurs en gestion collective qui se demandaient si leurs fonds étaient exposés aux valeurs du secteur aérien. Compte tenu du poids boursier de ces valeurs, il est assez logique de les retrouver dans les grands indices. Ainsi on trouve du Air France dans les indices MSCI Europe ou DJ Euro Stoxx pour moins de 1%.

Coté fonds, Montségur Opportunités détient une ligne d’Air France représentant plus de 3% de ses actifs, Espace Croissance  y a investi 4,82% de ses actifs, DNCA Evolutif  1,05%... Il s’agit somme toute de tickets relativement modestes.

En revanche, la situation serait différente, si le transport aérien devait continuer à connaître des perturbations, pour les fonds spécialisés sur les loisirs comme par exemple Actions Loisirs et Sports. Ce fonds détient en effet  3,13% de son portefeuille en titres Air France, 1,40% en Club Med auquel il convient d’ajouter 1,54% investi en convertible Club Med, 1,74% en Kuoni, 1,71% dans le titre Voyageurs du Monde...

Si le trafic aérien devait durablement être perturbé, alors au-delà des compagnies aériennes c’est l’ensemble de la filière transport / voyage qui serait impactée et les fonds ayant une dominante à l’industrie du voyage pourraient en sentir les effets. Mais pour les investisseurs en fonds généralistes le mieux est sans doute de ne pas sur-réagir et de ne pas bouger. 

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A propos de l'auteur

Frédéric Lorenzini

Frédéric Lorenzini  est Directeur de la Recherche de Morningstar France.