First State Asia Pacific Leaders

Le First State Asia Pacific Leaders est un fonds qui mérite qu’on s’y intéresse, mais investir dans cette région ne va pas sans risque…

Chetan Modi 17.10.2007
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Le First State Asia Pacific Leaders est un fonds digne d’éloge mais qui ne se destine pas à tous types d’investisseur. Les marchés actions asiatiques ont enregistré d’excellents résultats au cours des dernières années et prendre un ticket sur cette région peut aider à diversifier le risque d’un portefeuille. Un fonds de bonne tenue atténuera ce risque régional grâce à la présence d’un gérant expérimenté, une stratégie claire et structurée et une équipe de recherche conséquente.

Ce fonds répond à plusieurs de ces caractéristiques. Le gérant Angus Tulloch met en œuvre la même stratégie que celle qui a contribué au succès du fonds First State Asia Pacific qui est maintenant fermé à la souscription. Il a une approche bottom-up pour la sélection de valeurs avec un horizon de placement à long terme, en moyenne de 3 à 5 ans. Toutefois dans ce fonds il a une préférence pour de plus grandes capitalisations, pour des raisons de liquidité, et un portefeuille plus resserré (le fonds comptait 61 lignes en mai dernier contre plus de 100 lignes pour son homologue).

Avant d’envisager d’investir dans une valeur, Angus Tulloch apprécie la qualité de la société et la notoriété dont elle dispose auprès de ses clients. Il recherche en particulier une équipe de direction stable et compétente disposant d’une stratégie à long terme pour le développement de l’activité, surtout dans le cas de sociétés disposant d’un actionnariat familial. La société doit en outre offrir sur le long terme un potentiel de croissance de son bénéfice par action de l’ordre de 5 à 10% par an. Ainsi China Resources Enterprise qui apparaît parmi les 10 premières lignes du fonds (une valeur que le gérant a dans différents portefeuilles depuis une dizaine d’années) est un des 5 premiers réseaux de distribution en Chine. Le groupe se développe dans les zones rurales et a établi des joint-ventures avec sociétés internationales qui contribuent à diversifier ses sources de revenus et renforcent sa notoriété.

Le gérant utilise aussi des ratios d’évaluation tels que le PER et le prix sur ANR pour s’assurer qu’il ne paie pas trop chers ses coups de cœur. Nous pensons que cela devrait aider le fonds à surperformer ses homologues pendant les phases de marché baissières dans la mesure où cela lui permet d’éviter les titres pour lesquels des anticipations de croissance non réalistes entraînent une valorisation excessive. A l’inverse nous nous attendons à ce que le fonds soit à la traîne lors des phases haussières pendant lesquelles ce sont les valeurs les plus chères qui mènent la danse. D’ors et déjà dans sa brève existence le fonds s’est bien comporté : sur 3 ans, son rendement annualisé en livre sterling de 32,4% fait mieux que la moyenne de la catégorie Actions Asie Pacifique hors Japon de plus de 3,5% par an.

A coté de cela, il y a quelques points noirs. D’abord comme tous les produits spécialisés sur l’Asie, il y a le risque inhérent à la région. Compte tenu de la dépendance de l’Asie aux exportations, et aux économies américaine et chinoise, les investisseurs doivent s’attendre à traverser des périodes difficiles et avoir suffisamment d’estomac pour encaisser des baisses de marché importantes. Les investisseurs doivent garder à l’esprit que le fonds, en raison de son orientation de gestion, n’est guère susceptible d’investir dans les capitalisations de moindre taille. Si ces dernières devaient surperformer, le fonds pourrait bien là encore être à la traîne.

Ceci étant dit, nous pensons que l’expérience et le savoir-faire d’Angus Tulloch, associés à la qualité de son équipe de recherche, rendent ce fonds attractif pour les investisseurs souhaitant développer une exposition sur l’Asie.

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A propos de l'auteur

Chetan Modi  is a fund analyst at Morningstar OBSR.