L’approche ESG recouvre une grande variété de données extra-financières, certaines qualitatives, d’autres quantitatives. Le panel de critères retenu pour chaque pilier peut donner le tournis. Les sociétés cotées ont d’ailleurs bien compris l’enjeu et communiquent beaucoup, peut-être trop, sur tout une batterie de critères qui sont plus ou moins utiles à l’investisseur.
La question que se posent ceux qui sont convaincus que l’approche ESG est une source de création de valeur sur le long terme est de savoir quels critères sont les plus importants à prendre en considération.
Entre les piliers Environnemental, Social et de Gouvernance, certains sont-ils plus pertinents que d’autres. Et au sein de chaque pilier, quels critères permettent de faire la différence pour sélectionner des valeurs ?
En outre tous les secteurs d’activité n’utilisent pas de la même manière les ressources environnementales (pensez à une compagnie pétrolière et à un éditeur de logiciels), n’abordent pas les questions de gouvernance ou sociale de la même manière, ne serait-ce que pour des raisons culturelles ou liées au cadre réglementaire de leur pays d’origine ou des régions où elles réalisent l’essentiel de leur chiffre d’affaires ou de leurs profits.
Pour faire le tri, certains courtiers ont procédé à des analyses historiques pour évaluer l’impact de tel ou tel critère sur la performance boursière des sociétés cotées.
Dans une étude d’avril 2017 (« The PM’s Guide to ESG Revolution »), Goldman Sachs estimait que lorsque des données robustes existent, les mesures « E&S peuvent faire une différence tangible en matière de performance. »
L’étude mettait d’ailleurs l’accent sur les critères mesurables de manière quantitative, estimant que les données plus qualitatives, binaires (oui/non) ou les déclarations d’intention avaient (sans surprise) moins d’impact.
Les données concernant l’intensité énergétique de certaines activités (consommation d’énergie et d’eau notamment) ont un impact important sur la performance de secteurs tels que l’extraction-production de pétrole, le raffinage de produits pétroliers, l’acier, le papier et l’emballage ou la chimie.
Les données relatives à l’émission de gaz à effet de serre ou de dioxyde carbone jouent un rôle discriminant pour faire le tri entre les titres qui surperforment et ceux qui sous-performent (avec un alpha de 3,1% sur la base des données de la banque).
Le taux de rotation des salariés a lui aussi un impact, quoique plus marginale (alpha de 80 points de base sur des horizons de 3 ans glissants).
Dans l’univers de la consommation, les critères liés à la gestion de la chaîne d’approvisionnement, les données environnementales, la santé et la sécurité ou encore les conditions sociales (travail forcé, travail des enfants) ont un impact sur les performances boursières.
Enfin, les critères éthiques ont un impact positif sur l’ensemble des secteurs d’activité. Selon Goldman Sachs, il s’agit des seuls critères qualitatifs (politique mise en place ou pas) qui ont un impact positif en termes d’alpha généré (+90 points de base par an).
Bien évidemment, cette étude repose avant tout sur la recherche interne de la banque. Mais dans l’univers ESG, la manière de traiter les questions d’environnement, sociaux ou de gouvernance sont généralement similaires – d’autant que tous les fournisseurs de données tentent de mesurer un grand nombre de critères.
L’étude souligne toutefois qu’une dizaine de critères par pilier auraient in fine réellement un impact en matière d’investissement. Etre sélectif dans ce domaine est donc aussi un moyen de créer de la valeur pour les investisseurs.
Les critères qui comptent par secteur d’activité
Source : Goldman Sachs, avril 2017
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