Les titres de qualité sous-évalués ont rapporté 9% en 2016

Acheter des actions de qualité a aidé les investisseurs à battre le marché.

Jocelyn Jovène 02.01.2017
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En 2016, l’indice Morningstar Europe NR EUR a rapporté 2,9%. Mais les actions qui affichent un avantage concurrentiel durable supérieur à leurs comparables se sont bien mieux comportées dans l’ensemble.

Selon les analystes de Morningstar, les entreprises européennes de qualité disposent d’un avantage concurrentiel durable (ou « Moat ») qui peut être moyen (« Narrow Moat ») ou large (« Wide Moat »). Cet avantage provient de différentes sources : des économies d’échelle, une relation forte avec les clients (coût de substitution) ou les fournisseurs, la détention d’actifs intangibles (brevets, marques, savoir-faire…), ou un effet de réseau.

En moyenne, les titres qui détiennent un avantage concurrentiel moyen (« Narrow Moat ») ont rapporté 2,5%. Les titres ayant un avantage concurrentiel large ont rapporté 3,9%. Ces chiffres sont relativement modestes en apparence.

Tenir compte de la valorisation des titres, c’est-à-dire d’une éventuelle décote par rapport à la valeur intrinsèque calculée par nos analystes, améliore sensiblement ces résultats.

En moyenne, les titres « Narrow Moat » qui se traitaient fin 2015 sous leur juste valeur ont rapporté 4,2%. Et les titres « Wide Moat » décotés par rapport à leur valeur intrinsèque ont rapporté 8,8%.

Rotation sectorielle

L’année 2016 a été caractérisée par une forte rotation sectorielle et de style sur les marchés actions. En début d’année, sur fond d’incertitude économiques et politiques, et de menaces de déflation, la chute des rendements obligataires avait largement bénéficié aux entreprises de qualité, peu volatiles et offrant une bonne visibilité sur leur génération de trésorerie (consommation courante en particulier).

Après le « Brexit » et le mouvement de remontée des taux, ce sont surtout les valeurs cycliques et les financières qui ont rebondi.

Une exception a été la performance du secteur des produits de base, très lié à l’évolution du cours des matières premières. Les cours des matières premières, et notamment du pétrole, ont atteint un point bas fin janvier avant d’entamer une phase de rebond qui a largement aidé ce secteur et en a fait la meilleure performance de 2016.

Pour les investisseurs, être en mesure de choisir les bons secteurs d’activité a eu un impact non négligeable sur la performance.

Par exemple, si dans l’univers des titres « Narrow Moat », vous n’aviez sélectionné aucune valeur du secteur des télécommunications (où elles sont relativement nombreuses), la performance moyenne des valeurs retenues aurait été de 6,9% en moyenne (pour les titres décotés).

De même, dans l’univers « Wide Moat », exclure les sociétés pharmaceutiques et de biotechnologie aurait porté la performance à 10,7% en moyenne.

L'exception du "No Moat"

Les valeurs sans avantage concurrentiel « No Moat » méritent un commentaire spécifique. En moyenne, cette catégorie a rapporté 8,8% l’an dernier et 11,1% pour les sociétés se traitant sous leur valeur intrinsèque. Mais si vous excluez le secteur des Mines et métaux, qui a affiché la meilleure performance en 2016, le rendement moyen des titres sans avantage concurrentiel n’est plus que de 4,6% (et 4,9% en ne retenant que les sociétés se traitant sous leur valeur intrinsèque en début d’année).

La conclusion est que la sélection de titres est grande améliorée lorsque l’on garde à l’esprit la valorisation et la qualité des entreprises dont on souhaite devenir actionnaire.

 

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A propos de l'auteur

Jocelyn Jovène

Jocelyn Jovène  est analyste financier senior et rédacteur en chef de Morningstar France.