Actions européennes: la croissance et les petites valeurs en vedette

Les gérants croissance et les spécialistes des petites valeurs s’en sortent mieux que le reste.

Jocelyn Jovène 21.09.2016
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Au cours des 10 dernières années, les marchés actions européens ont connu le pire et le meilleur. Après un point haut atteint en 2007, aidé notamment par la valorisation élevée du secteur bancaire, la crise financière de 2008 liée à la chute des prix immobiliers américains (subprime) a provoquer l’effondrement des marchés financiers dans le monde vers des niveaux de valorisation historiquement bas.

Sous l’impulsion des banques centrales, le prix des actifs financiers s’est ressaisi, sans toutefois éviter des phases de volatilité : crise de la dette en zone euro (2011-2012), « Taper Tantrum » (2013), incertitudes sur la croissance chinoise (2015) ou mondiale (2016) et risques liés au resserrement de la politique monétaire de la Fed (enclenché en décembre 2015).

Morningstar Europe NR 10Y

Source: Morningstar Direct

En résumé, les 10 dernières années n’ont pas été de tout repos. Mais derrière ces années volatiles, ont émergé des biais de comportement de la part des investisseurs, conséquence directe de la chute des taux longs.

Face aux incertitudes sur la croissance et des anticipations d’inflation en repli, les investisseurs ont privilégié les actifs capables de leur procurer une croissance visible et du rendement (voir notre dossier sur le sujet).

Les stratégies orientées vers les sociétés de croissance et les petites et moyennes valeurs en ont largement profité, au détriment des approches « value ».

Europe Equities Categories Perf Vol Sept 2016

Source: Morningstar Direct

Même si ces dernières semblent retrouver un certain regain de popularité, celui-ci semble demeurer fragile aussi longtemps que les anticipations d’inflation et de croissance ne seront pas revues durablement à la hausse.

De nombreux gérants observent que les écarts de valorisation entre les styles croissance ou qualité et « value » atteignent aujourd’hui des niveaux rarement vus par le passé et qu’il y aura nécessairement un moment où un « retour à la moyenne » s’opèrera.

Il en est de même pour les petites valeurs qui affichent une prime de valorisation par rapport aux grandes capitalisations, alors même que leur rentabilité est inférieure

La difficulté et le risque pour de nombreux investisseurs est de vouloir « dater » ce retournement de tendance.

Au-delà des niveaux de valorisation, le meilleur point d’appui pour s’intéresser aujourd’hui au style « value » est de savoir si les fondamentaux des sociétés « value » s’améliorent (ce n’est par exemple pas vraiment le cas pour le secteur bancaire, mais peut-être est-ce le cas du secteur de l’énergie).

Il est aussi important de se demander si ce style de gestion, qui peut produire des résultats parfois volatils, est adapté à tous les profils d’investisseurs.

 

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A propos de l'auteur

Jocelyn Jovène

Jocelyn Jovène  est analyste financier senior et rédacteur en chef de Morningstar France.