« Si vous croyez à la reprise économique européenne, vous devriez être intéressés par l’univers des petites capitalisations », a déclaré Ollie Beckett, spécialiste des actions européennes de petites capitalisations et gérant des fonds Henderson Horizon Pan European Smaller Companies et Henderson Gartmore Pan European Smaller Companies, au cours d’une conférence de presse qui s’est déroulée mercredi à Paris. On considère généralement comme « smallcaps » les entreprises dont la capitalisation boursière est comprise entre 500 millions et 3 milliards d’euros. En-dessous, on parle de micro capitalisations ou « micro caps ».
« Les small caps sont très liées à l’économie réelle, au PIB, et l'économie européenne montre des signes concrets d’amélioration », a-t-il continué. « Pour la première fois depuis quatre ans, les bénéfices des entreprises progressent, aidés par un pétrole pas cher et un euro plus faible. En termes de valorisation, cela rend la classe d’actifs encore plus intéressante. »
Historiquement les petites capitalisations ont battus les grandes. D’après les données Morningstar, l’indice MSCI Europe Small Cap affiche sur cinq ans une surperfomance annualisée de plus de 5% par rapport au MSCI Europe (16,5% contre 11,4%), avec une volatilité de 9,6% contre 8,9%.
La reprise du Vieux continent, selon Beckett, a commencé avant le lancement de l’assouplissement quantitatif (ou « Quantitative Easing »). « Le QE a tout de même eu le mérite de rendre l'accès au crédit plus abordable pour les petites entreprises et à réduire la valeur de l’euro, en aidant les exportateurs, qui sont souvent de petite taille. C’est en particulier vrai dans des pays comme l’Allemagne ou l’Italie, où on trouve un capitalisme familial important. Ce n’est pas par hasard si depuis le début du QE, les petites capitalisations ont surperformé les grandes et je crois que cela va continuer », a affirmé le gérant.
Géographiquement, les fonds gérés par Beckett surpondèrent des pays de comme l'Allemagne, l'Italie, la France et les Pays-Bas, et sous-pondèrent en particulier le Royaume-Uni et l'Espagne. « A Londres, il est très difficile de trouver des petites sociétés sous-évaluées, ce que nous cherchons », a-t-il expliqué. « Alors qu'en Espagne, en dépit de l'amélioration de la situation générale, la réalité est qu’il n’y a guère de propriétaires de petites entreprises que nous estimons intéressants ; c’est beaucoup plus fréquent d’avoir de grands conglomérats ».
Le rôle dans le portefeuille
Pour le gérant l’autre intérêt de détenir des petites capitalisations réside dans leur contribution à la diversification du risque. La classe d’actifs permet en effet de réduire la corrélation entre classes d’actifs et, par conséquent, la volatilité globale du portefeuille.
Mais cela suppose de mettre en place un processus de sélection très strict, car l'information disponible est plus limitée ou difficile d’accès que pour les grandes capitalisations boursières cotées.