L’économie va mieux, sans plus

Les dernières statistiques pointent vers un rebond temporaire de l’activité au cours du second semestre.

Robert Johnson, CFA 12.08.2013
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Au cours de la semaine passée, peu de nouvelles sur l’économie ou les résultats des entreprises ont été publiées. Les marchés en ont donc profité pour se focaliser sur les discours de différents représentants de la Fed. Certains ont évoqué une réduction des achats d’actifs par la Fed dès les mois de septembre ou d’octobre, conduisant à un recul de la Bourse que l’on n’avait pas vu depuis quelques temps.

Les statistiques sont raisonnables : les inscriptions au chômage reculent, le secteur des services accélère, les prix des maisons rebondissent et les statistiques du commerce s’améliorent. En principe, toutes ces données devraient conduire à des craintes accrues de réduction des achats d’actifs par la Fed, pesant sensiblement sur les marchés. Pourtant, les taux d’intérêt n’ont quasiment pas bougé tandis que les actions et les matières premières cédaient du terrain.

Les nouvelles internationales étaient de meilleure facture, la Chine affichant de meilleures statistiques du commerce extérieur, et l’Europe publiant des chiffres de production en amélioration. Au regard des problèmes de dette en Europe, il est toutefois difficile de penser que le pire est passé. Les exportations progressent, l’austérité est moins pressant et le consommateur est plus enclin à dépenser, ce qui peut contribuer à arrêter les difficultés du continent, pour l’instant.

Un PIB révisé dans le bon sens, sans plus

Où en est l’économie américaine ? Les dernières données révisées montrent que le PIB s’est contracté au premier trimestre 2011 et a quasiment plongé en territoire négatif au quatrième trimestre 2012.

Les dernières statistiques dépeignent une économie dont le pic a été atteint à l’été 2012, tandis qu’elle replongeait en territoire quasi-récessif vers la fin de l’année, affectée par l’ouragan Sandy et un recul de la confiance des entrepreneurs, du fait notamment des incertitudes fiscales en Europe et aux Etats-Unis. Le manque de confiance s’est notamment manifesté par une réduction significative des stocks au quatrième trimestre. Le ralentissement marqué des dépenses militaires a également pesé aux quatrième et premier trimestres.

Le premier trimestre était de meilleure facture, même si une chute inattendue des dépenses dans l’immobilier commercial a pesé au cours du premier trimestre. Le deuxième trimestre a connu une amélioration, même si les dépenses des ménages ont été un peu plus faibles que prévu, en partie à cause de retards dans les hausses d’impôts. Le trimestre a bénéficié d’un rebond lié au consommateur post-impact de Sandy.

L’amélioration au cours du deuxième trimestre est en grande partie due au mouvement de balancier dans l’immobilier commercial et les dépenses militaires. L’un dans l’autre, les dépenses de consommation n’ont guère évolué au cours des 4 derniers trimestres, sans compter l’impact de Sandy.

Rebond au second semestre, incertitude pour 2014

L’amélioration des exportations, le rebond de l’immobilier et l’absence de rechute des dépenses publiques devraient permettre de retrouver un rythme de croissance de 3% au quatrième trimestre. Outre un effet statistique, presque tous les indicateurs macro-économiques sont repassés dans le vert, y compris l’Architectural Billing Index, l’indice PMI, les inscriptions au chômage ou les commandes de biens durables.

Malheureusement, cela ne devrait pas empêcher l’économie de retomber sur un rythme de croissance de 2%-2,5% en 2014, car les effets positifs du second semestre 2013 pèseront. Ces prévisions dépendront en grande partie de l’évolution du séquestre, de la situation de l’économie internationale et de l’effet potentiel d’une nouvelle hausse des taux d’intérêt. Quoi qu’il arrive, il est difficile d’anticiper un boom ou un plongeon de l’économie américaine. Le ralentissement observé au premier semestre 2013 n’a pas pesé sur l’emploi ; l’amélioration sensible au second semestre ne devrait pas non plus fortement booster les chiffres de l’emploi américain.

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A propos de l'auteur

Robert Johnson, CFA  Robert Johnson, CFA, is director of economic analysis with Morningstar.