Comparer les ETF : MSCI Europe

Nous avons analysé les différents trackers dédiés au marché boursier européen accessibles aux investisseurs du Vieux Continent.

Valerio Baselli 31.08.2016
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Les investisseurs exposés aux actions européennes peuvent remercier la Banque centrale européenne pour ce qui a été fait depuis la crise de la dette souveraine de 2011, laquelle a menacé l’intégrité de l'union économique et monétaire. L’intervention en juillet 2012 du président de l’institution monétaire, Mario Draghi, et son fameux « whatever it takes » (faire tout ce qu’il faut) pour sauver l'euro, suivie par les premières baisses de taux en 2014 et le programme d'assouplissement quantitatif en 2015, ont contribué à rétablir la confiance des investisseurs dans la région et à soutenir la valorisation des marchés.

La BCE a depuis étendu ses achats d'obligations jusqu'en 2017, a ramené son taux directeur à zéro ainsi que le taux de dépôt en territoire négatif afin d'encourager les prêts bancaires aux agents économiques. La politique monétaire devrait maintenir une position ultra-accommodante pour l'avenir, l’institut de Frankfort se montrant prêt à de nouvelles interventions en cas de risque de récession.

En Europe, la reprise économique après la crise financière de 2008 a été beaucoup plus lente et laborieuse que dans d'autres parties du monde, en particulier aux États-Unis. Cela se reflète dans la performance du marché boursier, l'indice MSCI Europe marquant un retard sur le S&P 500 de 7,2% (en dollars) et 7,6% (en euros) pour la période de septembre 2008 à juillet 2016.

Cela dit, ce serait une erreur de considérer l'Europe comme un marché uniforme, étant donné les différences entre les économies de la région. Par exemple, par rapport à la zone euro, le Royaume-Uni a enregistré une reprise rapide. Les incertitudes liées au « Brexit » ont été rapidement digérées par le marché, en grande partie grâce à l’intervention musclée de la Banque d'Angleterre.

Les perspectives pour l'économie de la zone euro s'améliorent lentement grâce aux réformes adoptées en divers pays, dont l'Espagne, l'Italie et la France. Les résultats, cependant, restent hétérogènes et de nouvelles réformes structurelles sont encore nécessaires.

Les marchés actions européennes relèvent eux aussi d’importantes différences. Par exemple, au Royaume-Uni et en Espagne, le marché des grandes et méga-capitalisations est dominé par les banques dont les revenus dépendent encore pour une grande partie de leurs marchés intérieurs. A l’inverse, les « méga-caps » suisses, dans les secteurs de la santé et des biens de consommation, sont des entreprises mondiales moins dépendantes de leur marché domestique.

L’indice

L'indice MSCI Europe couvre environ 85% de la capitalisation de marché des 15 principaux pays européens. Il est actuellement composé d'environ 450 titres. Les composants doivent respecter certains critères minimaux en termes de liquidité, ainsi que des restrictions liées à la propriété du capital. Les actions sont pondérées en fonction de la capitalisation boursière ajustée du flottant. L'indice est revu et rééquilibré sur une base trimestrielle. Les services financiers et la consommation défensive sont les secteurs les plus représentés, avec 15% à 20% de la pondération, suivis par le secteur de la santé (13% -15%) et de l'industrie (10% -12%).

Les titres de la zone euro pèsent environ la moitié de la capitalisation de l’indice, suivis par le Royaume-Uni (30% -35%), la Suisse (13% -15%), et les pays nordiques (8% -10%). A l'intérieur de l'exposition à la zone euro, l'Allemagne et la France ont la plus grande pondération, (13% - 15% de la valeur totale).

L’offre européenne

Pour les investisseurs du Vieux Continent, 11 fonds passifs côtés offrent une exposition directe à l’MSCI Europe. Ci-dessous un focus sur ceux qui sont couverts par la recherche qualitative de Morningstar.

Msci Europe ETF

Le fonds Source MSCI Europe UCITS ETF (EUR) utilise la réplication synthétique pour suivre le benchmark. L’ETF conclut un accord de swap avec diverses contreparties, y compris Bank of America Merrill Lynch, Goldman Sachs, Morgan Stanley, JP Morgan, Nomura, et quatre autres établissements. Grâce à ces contrats de swap, chaque contrepartie fournit un panier de titres, qui devient propriété du fonds, et accepte de payer la performance de l’indice (nette de frais) en échange de la performance du panier. Source limite l'exposition totale à toutes les contreparties à 4,5% de la valeur liquidative du fonds. En outre, Source réinitialise le swap à chaque fois que l'exposition à une contrepartie unique dépasse 0,20% de la valeur liquidative ou 100.000 euros. Le fonds n’effectue pas d’activité de prêt de titres. Les frais annuels sont égaux à 0,20%, parmi les plus bas de la catégorie.

SPDR® MSCI Europe UCITS ETF (EUR) utilise la réplication physique complète en cherchant à posséder un portefeuille aussi fidèle que possible à l'indice de référence. Le fonds effectue des prêts de titres : entre avril 2014 et avril 2015, le fonds a prêté en moyenne 2,5% du portefeuille, avec un maximum atteint de 14,7%. Au total, cette activité a apporté 0,01% de performance en plus. Les revenus provenant des prêts de titres sont divisés entre le fond (30%) et State Street Securities Finance (70%), qui agit également comme agent du prêt. Pour atténuer le risque de contrepartie, State Street utilise un panier collatéral dont la valeur se situe entre 102% et 105% du prêt. Les frais sont égaux à 0,25%, inférieur à la moyenne des concurrents.

Le fonds Lyxor UCITS ETF MSCI Europe D-EUR (EUR) utilise la méthode synthétique ou « swap-based » afin de répliquer l’indice. Cela signifie que l’ETF possède un panier de remplacement des titres qui dans ce cas est composé d’actions blue chips. Dans la pratique, Lyxor signe un contrat de swap avec une contrepartie qui est presque toujours la Société Générale, sa maison-mère. Le swap est réinitialisé à chaque fois que le risque de contrepartie devient positif (lorsque la valeur du panier de garantie est inférieure à la NAV de l'indice répliqué). Les frais sont de 0,28%, en ligne avec la moyenne de la catégorie.

iShares MSCI Europe UCITS ETF (Dist) (EUR)utilise la technique de réplication physique optimisée pour fournir les performances. L’ETF acquiert un ensemble de titres choisis de manière à créer un portefeuille suffisamment similaire à celui de l'indice de référence, mais avec un nombre inférieur de composants, de manière à optimiser les coûts de transaction. iShares peut effectuer des prêts de titres (jusqu'à 100% du portefeuille). En ce sens, BlackRock, sa maison-mère, agit en tant que gestionnaire de placements. Les opérations de prêt sont couvertes par une garantie, représentée par un panier conforme aux règles UCITS, dont la valeur (calculés sur une base quotidienne) est supérieure à celle des titres prêtés. Les revenus provenant des prêts de titres, sont répartis à hauteur de 62,5%/37,5% entre l’ETF et BlackRock. Le fonds a prêté en moyenne 7,15% du portefeuille en 2015, générant 0,04% de revenus nets. Les frais annuels sont 0,35%, parmi les plus élevés de la catégorie.

db x-trackers MSCI Europe Index UCITS ETF (DR) 1C (EUR) utilise la réplication physique. L’ETF effectue des prêts de titres pour aider à améliorer le suivi des performances, dont les revenus bruts sont divisés à hauteur de 70%/30% entre le fonds et Deutsche Bank AG, qui sert d'agent de prêt. Bien que cette activité puisse aider à compenser entièrement les coûts de détention, cela expose potentiellement les investisseurs au risque de contrepartie. Pour protéger le fonds, il est demandé aux emprunteurs de fournir une garantie supérieure à la valeur du prêt. En règle générale, pas plus de 50% des actifs du fonds ne peuvent être prêtés à un moment donné. Par exemple, actuellement la moyenne annuelle des titres prêtés représente 7,27% du portefeuille pour un rendement moyen de 5 points de base. Les frais annuels sont égaux à 0,30%.

Le fonds Amundi ETF MSCI Europe UCITS ETF C (EUR) est un ETF synthétique. Le fonds possède un panier de titres (actions européennes blue chips). Dans le cadre de l'accord de swap, Amundi échange la performance du panier avec le rendement de l’indice de référence, déduction faite des frais. La contrepartie du swap est BNP Paribas. La législation OPCVM stipule que l'exposition (et donc la perte potentielle maximale) à une seule contrepartie ne peut excéder 10% de la valeur liquidative du fonds ; toutefois, Amundi réinitialise le swap à la fin de chaque jour ouvré. L’ETF ne pratique pas de prêts de titres. Les frais annuels sont de 0,15%, les plus faibles de la catégorie.  

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A propos de l'auteur

Valerio Baselli

Valerio Baselli  est éditorialiste sénior chez Morningstar.