Andrew Jessop (PIMCO): « Le haut rendement offre encore des opportunités »

La classe d'actifs peut constituer une alternative aux actions pour les investisseurs qui anticipent un risque de valorisation.

Jocelyn Jovène 24.03.2015
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La quête de rendement des investisseurs devrait continuer de profiter au haut rendement. Mais la volatilité récente de la classe d’actifs rappelle que la promesse de rendements élevés peut s’accompagner d’une plus grande volatilité.

Pourtant, sur longue période, le haut rendement offre des caractéristiques attrayantes, selon Andrew Jessop, patron de la gestion haut rendement chez PIMCO et qui supervise 35 milliards de dollars d’actifs sous gestion (sur un total de 1.274 milliards de dollars pour compte de tiers au 31 décembre 2014).

« La plupart des investisseurs considèrent généralement que le haut rendement génère la moitié de la performance des actions pour la moitié de leur volatilité. Pourtant, l’histoire récente montre que le haut rendement a produit une performance équivalente aux actions avec la moitié de la volatilité », a-t-il récemment expliqué au cours d’un entretien accordé à Morningstar.

Logiquement ce spécialiste de la classe d’actifs plaide pour que les investisseurs qui s’inquiètent d’un risque de valorisation sur les actions arbitrent en faveur du haut rendement.

« La qualité sous-jacente du haut rendement américain est plutôt solide, si l’on exclut les secteurs de l’énergie et des secteurs liés aux matières premières. Nous avons une vue positive sur l’économie américaine, où le consommateur profite de la baisse des prix de l’énergie. Cela va profiter à un certain nombre de secteurs comme le jeu, l’automobile ou la distribution. De plus, le taux de défaut, de l’ordre de 2% (hors énergie) est bénin », explique Andrew Jessop.

Le gérant s’attend à ce que la classe d’actifs produise une performance pour les investisseurs proche du rendement aux Etats-Unis et en Europe, c’est-à-dire 6% et 4% respectivement.

« Le niveau actuel du haut rendement aux Etats-Unis compense une remontée lente des taux d’intérêt », explique-t-il.

Cette situation présente même de nouvelles opportunités d’investissement. « Dans l’ensemble, la volatilité liée au secteur de l’énergie est passée. Certaines sociétés du secteur, qui détiennent des actifs de bonne qualité, ont été en mesure de lever du capital pour améliorer leur bilan et cela s’est traduit par un rebond du cours de leurs obligations dans certains sous-segments du secteur énergétique », observe Andrew Jessop.

Il ajoute : « les meilleurs opportunités sont même apparues après les sorties massives de capitaux opérées par des investisseurs particuliers et par l’augmentation du nombre d’émissions. »

Actuellement, le portefeuille du gérant est légèrement surpondéré sur les titres nord-américains et sous-pondéré sur l’Europe. « En Europe, la quête de rendement a poussé les investisseurs vers des qualités de papier de plus en plus faibles, principalement des titres notés BB. Actuellement, 60% des émissions BB paient 2% voire moins », explique le gérant.

Or un rendement suffisant reste nécessaire pour offrir un minimum de protection du capital dans un environnement de taux qui devrait évoluer, sur fond de politiques monétaires divergentes.

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Valeurs citées dans l'article

NomValeurVariation (%)Notation Morningstar
PIMCO GIS Glb Hi Yld Bd E USD Acc25,02 USD0,03Rating

A propos de l'auteur

Jocelyn Jovène

Jocelyn Jovène  est analyste financier senior et rédacteur en chef de Morningstar France.