Pour les fonds passifs, il y a aussi un lien entre frais et performance

En matière de performance, vous n’en avez pas toujours pour votre argent.

Michael Rawson, CFA 17.02.2015
Facebook Twitter LinkedIn

Cet article a été initialement publié le 28 janvier 2015 sur Morningstar.com.

Dans l’esprit des consommateurs, le prix est souvent synonyme de qualité. Plus ce dernier élevé, meilleure est supposée être la qualité à attendre du produit/service acheté. Mais ce n’est pas toujours le cas, en particulier dans l’univers des fonds et de l’investissement. Le prix peut même être utile pour prédire la performance future d’un fonds – et contrairement aux attentes, plus un fonds est cher, moins sa performance s’avère satisfaisante.

La note des analystes de Morningstar s’appuie sur cinq piliers (cf cette vidéo explicative) : les personnes (People), la société de gestion (Parent), le Process, la Performance et le Prix. Les trois premiers sont plus qualitatifs, mais les deux derniers sont purement quantitatifs. Le prix est la donnée la plus tangible, tant en termes d’impact sur la performance du fonds que de comparaison entre fonds.

Le graphique suivant illustre cette relation au sein des fonds ouverts de la catégorie actions américaines. Il montre l’alpha moyen (le rendement excédentaire après avoir ajusté la performance du risque pris par rapport à l’indice de référence de la catégorie) de tous les fonds regroupés en cinq sous-ensembles (quintiles) et classés par niveau de frais (expense ratio). L’axe vertical (y) montre l’alpha moyen et l’axe horizontal (x) montre le niveau de frais moyen. L’univers est celui des fonds qui existent depuis 5 ans et sont encore actifs aujourd’hui.

Source: Morningstar.

Comme l’illustre le graphique, il semble y avoir une relation inverse entre les frais et la performance. Le quintile le plus faible à un taux de frais moyen de 0,64% et un alpha moyen négatif de 0,71%, tandis que le quintile des fonds les plus chers a un taux de frais moyen de 2,02% pour un alpha moyen négatif de 1,94%.

Source: Morningstar.

Dans l’univers analysé, la relation entre prix et performance n’est pas forcément très claire, puisque le coefficient de détermination n’est que de 6%, mais cela s’explique par la nature de l’échantillon. Pour éviter un certain nombre de problèmes, nous avons focalisé l’analyse sur les fonds actions US et retiré les nombreuses parts existantes d’un même fonds pour une analyse plus fine.

Nous avons regroupé les fonds entre stratégies actives et passives et retirer les indices de niche ainsi que les fonds « strategic beta ». Les résultats sont les suivants (graphique).

Source: Morningstar.

La relation entre prix et performance est un peu plus claire. Pour les fonds actifs, la variabilité des performances est toujours très importante, mais il semble qu’il y a plus de points en territoire négatif au fur et à mesure que l’on va des fonds les moins coûteux aux fonds les plus coûteux (de gauche à droite sur le graphique).

Mesurer l’importance de cette liaison montre à nouveau une relation négative. Un fonds avec un ratio de frais de 10 points de base au-dessus de la moyenne devrait générer un alpha 12 points de base inférieur à la moyenne, selon ce graphique.

La relation est relativement ténue pour les fonds actifs (6% à nouveau), ce qui signifie que d’autres facteurs jouent un rôle. En revanche pour les fonds passifs, le coefficient de détermination atteint 38%, ce qui signifie que la relation est beaucoup plus claire entre prix et performance.

Cela suggère que les investisseurs ont de plus grandes chances de succès en choisissant des fonds peu coûteux. Lorsqu’il y a une multitude de fonds qui offrent une exposition similaire à une classe d’actifs, les fonds les moins chers sont sans doute l’option à privilégier.

Facebook Twitter LinkedIn

A propos de l'auteur

Michael Rawson, CFA  Michael Rawson, CFA is an ETF Analyst with Morningstar.