Fonds immobiliers, les questions à se poser

Depuis le début de l’année, les fonds immobiliers ont fait leur retour chez les investisseurs. Avec des performances inégales.

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Après la déroute des valeurs de la nouvelle économie, la pierre fait son retour : alors que les perspectives sur le pétrole sont incertaines, que l’argent métal a perdu de son aura, que l’or n’a plus son statut mythique, et qu’il devient difficile de faire des paris sur l’avenir, les placements en fonds de bon père de famille sont à l’honneur.

Et dans cette catégorie, les fonds immobiliers peuvent offrir une certaine sécurité et dans certains cas un réel potentiel de croissance. Tandis que depuis le début de l’année, le CAC 40 a lâché plus de 30% notre indice de performance sur le secteur affiche un recul de 7,9% sur la même période. Encore est-ce en tenant compte du récent recul dont il est permis de penser qu’il n’est que conjoncturel, la baisse étant surtout sensible depuis aoû

t pour nombre de fonds.

En effet, un historique moyen terme, fait apparaître une hausse de la catégorie de 26% au cours des 3 dernières années. Avec pour certains fonds des résultats tout à fait attractifs et qui n’ont rien à envier aux valeurs technologiques : plus de 80% en trois ans pour la Sicav Morgan Asian Property

Mesurer le risque

Les investisseurs avisés ne s’y sont pas trompés. Si au cours de l’année dernière on a assisté à une décollecte nette sur les fonds immobiliers selon les sources EuroPerformance, - 68 millions d’euros au premier semestre 2000 et près de 92 millions d’euros de décollecte nette pour le second semestre 2000, depuis le début de l’année, la tendance s’est fortement inversée avec 90 millions d’euros de souscriptions nettes enregistrés au cours du premier semestre selon EuroPerformance.

Pour autant, la prudence s’impose et il ne faut pas acheter n’importe quel produit au premier intermédiaire financier venu. Quelques informations sont nécessaires et on prendra le temps le vérifier quelles sont valeurs détenues par le fonds sur lequel on lorgne.

Pour séduisant que semble la SICAV Morgan Stanley Asian Property, il est nécessaire de garder à l’esprit que ce fonds est totalement exposé à la région Asie-Pacifique, en particulier au Japon et à Hong Kong. En outre, sa notation, sur la base du ratio de Sharpe, fait apparaître un risque élevé bien qu’il soit crédité de 5 étoiles.

Vérifier les actifs

Au-delà du risque géographique, on sera attentif à la pureté catégorielle du fond. Entendez par-là que certains fonds ont en portefeuille des valeurs qui sont franchement à la périphérie de l’immobilier, avec par exemple des lignes de Crédit Lyonnais.

Une stratégie de diversification qui n’est pas nécessairement critiquable. Elle permet au contraire de lisser des à-coups de performance. Ainsi, mettre en portefeuille du Rue Impériale de Lyon peut-être assez judicieux : il s’agit d’une holding solide dont on peut espérer qu’une restructuration de son organigramme réduira sa décote de holding. Quoi qu’il en soit, il s’agit d’une holding.

Quelques minutes de documentation permettent donc de faire son choix en connaissance de cause. Ainsi, les fonds qui ont en mis en portefeuille de l’Unibail ou du Klepierre par exemple, ont fait un placement judicieux. Chacune de ces valeurs bénéficie d’un consensus JCF à l’Achat.

Mais en dépit du caractère rassurant de la pierre, il ne faut pas oublier que comme tout secteur, celui-ci est aussi tributaire de l’environnement économique et des perspectives de croissance…
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A propos de l'auteur

Frédéric Lorenzini

Frédéric Lorenzini  est Directeur de la Recherche de Morningstar France.