Accor : candidat au rebond hôtelier

Le marché semble bien pessimiste quant au potentiel de redressement du groupe hôtelier.      

Dan Wasiolek 11.10.2021
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Pour les investisseurs qui ont raté la forte reprise des voyages aux États-Unis en 2021, nous voyons une opportunité de participer au prochain rebond de la demande touristique en Europe en 2022.

Il y a trois raisons principales pour lesquelles nous pensons qu'une forte reprise des voyages se profile à l'horizon en Europe.

Tout d’abord, le désir de voyager des Européens a fortement augmenté, grâce notamment à la législation du travail qui garantit aux travailleurs au moins 20 jours de congés payés par an contre aucune réglementation de ce type aux États-Unis.

Cela a systématiquement poussé le taux d'occupation des hôtels en Europe au-dessus de celui des États-Unis, le taux moyen de remplissage des chambres à long terme (1995-2019) du premier étant de 67 % contre 62 % pour le second.

Ensuite, après avoir été initialement à la traîne, les taux de vaccination européens ont dépassé ceux des États-Unis cet été et ont depuis accru leur avance, ce qui devrait accroître la confiance des consommateurs pour revenir à une activité plus normale.

Enfin, bien que l'Europe en général ait été plus stricte que les États-Unis dans les mesures sanitaires liées à la COVID-19, l'augmentation du taux de vaccination dans la région lui a permis d'assouplir ses politiques l'été dernier.

En conséquence, le revenu par chambre disponible (encore appelé « revPAR ») en Europe a grimpé à 32%, 42%, 66% et 82% des notes prépandémiques en mai, juin, juillet et août, respectivement, contre seulement 20% par rapport aux niveaux de 2019 au cours des quatre premiers mois de cette année.

Et bien que le variant Delta du coronavirus puisse entraîner une pause à court terme dans le rebond du revPAR, nous nous attendons à ce que la reprise des voyages en Europe se confirme en 2022 alors que les taux de vaccination mondiaux continuent d'augmenter et que la société s'habitue davantage aux vagues de cas de COVID-19 (qui ont été observées aux États-Unis lors des poussées de 2020), permettant à la région de combler l'écart de reprise avec les États-Unis.

Dans ce contexte, le titre du groupe hôtelier Accor (« Narrow Moat ») en baisse de 18% depuis la mi-février 2020 (avant la pandémie) contre une hausse de 17% pour ses pairs plus basés aux États-Unis, nous pensons que les investisseurs anticipent une éventuelle reprise des voyages en Europe (59% des hôtels Accor en 2020).

De plus, l'avantage de la marque Accor reste intact.

Avant la pandémie, le revPAR européen 2017-19 d’Accor surperformait le secteur de plus de 2 points de pourcentage, grâce à des prix élevés, qui se not été maintenus pendant la pandémie.

Le titre se négocie avec une décote de 17% par rapport à notre estimation de juste valeur de 38 euros.

Au cours actuel, les investisseurs ne nous semblent guère accorder de crédit à un redressement des profits du groupe hôtelier en Europe, aidé par le rebond du revPAR, ni la capacité d’Accor de faire mieux que ses comparables, son pouvoir de négociation des prix ou ses investissements dans sa marque.

 

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Valeurs citées dans l'article

NomValeurVariation (%)Notation Morningstar
Accor SA41,81 EUR-0,81Rating

A propos de l'auteur

Dan Wasiolek  est analyste actions chez Morningstar.