Quand devriez-vous utiliser un fonds actif?

Quels sont les objectifs des fonds gérés activement ? Quelle est leur utilité et comment bien s’en servir.              

Jocelyn Jovène 01.12.2020
Facebook Twitter LinkedIn

Active Vs Passive Large

Lors de l'allocation de fonds dans un portefeuille, l'une des questions auxquelles les investisseurs sont confrontés est d'utiliser des fonds actifs ou passifs. Dans cet article, nous passons en revue l'objectif de la gestion active des fonds, son utilité et les critères clés que les investisseurs devraient utiliser pour prendre de meilleures décisions.

Objectif de la gestion active

En termes simples, les gérants « actifs » tentent de battre leur indice de référence. Ils essaieront de choisir les meilleurs pays, secteurs ou actions, les rassembler dans un portefeuille avec l'espoir que leur performance après frais sera supérieure à leur indice de référence.

Les gestionnaires de fonds actifs affirment qu'ils peuvent battre le marché, c'est-à-dire qu'ils peuvent interpréter les informations beaucoup mieux que les autres acteurs du marché et générer des rendements supérieurs.

Hélas, la réalité est que très peu de ces gérants actifs peuvent réaliser exactement ce qu'ils prétendent. C'était le cas en 2019 et le sera probablement aussi cette année. Pourtant, les investisseurs (leurs clients) paient souvent un prix élevé pour avoir accès à une gestion active.

Que de la chance ?

La raison de cette sous-performance est simple, selon les tenants de la théorie des marchés efficients. Les investisseurs sont en concurrence pour exploiter avec profit toute information disponible sur les bénéfices, la situation économique générale et de nombreux autres facteurs qui affectent la valeur des entreprises cotées en Bourse. Les cours des actions s'ajustent si rapidement qu'il est presque impossible de trouver des actions mal évaluées et d’exploiter cette situation avec profit.

Le problème avec cette théorie est que lorsque certains gérants battent le marché de manière répétée, elle prétend que c'est de la pure chance. Alors, est-ce logique de payer un gérant actif et quand faut-il le faire ?

Quand être actif ?

Cela a du sens pour les investisseurs qui recherchent des gérants capables de battre leur indice de référence sur des marchés pas totalement efficients ou qui ne le sont pas tout le temps. Cela peut être le cas pour n'importe quel marché, y compris le marché américain qui a porutant la réputation d'être l'un des marchés les plus difficiles à battre sur le long terme.

La crise du coronavirus, et d'autres épisodes de volatilité des marchés, comme au quatrième trimestre 2018, la crise de l'euro en 2010-2012, la Grande crise financière de 2008, montrent qu'il y a des moments où être actif et oser agir et être contrariant peut conduire à une surperformance.

La meilleure façon de choisir des investisseurs capables de fournir une telle surperformance est généralement de prendre en compte un certain nombre de choses: quels sont les facteurs clés de leur capacité à surperformer (compétences en sélection de titres) ? Leurs frais sont-ils proportionnels à leur capacité à générer de la valeur ? Ont-ils un processus discipliné et cohérent ? Leurs intérêts sont-ils alignés sur ceux de leurs investisseurs (ce qui signifie essentiellement qu'ils sont récompensés pour leur impact durable sur la performance et pas seulement pour avoir pris des risques) ? La taille de leur fonds est-elle adéquate pour offrir des performances raisonnables (parfois ce n’est pas le cas) ?

La plupart de ces questions trouvent généralement des réponses dans les rapports des analystes de Morningstar. Nos analystes ont observé que les investisseurs les plus performants sont généralement ceux qui font preuve de discipline dans leur processus, qui respectent leur mandat, qui maintiennent les frais à un niveau raisonnable et qui sont généralement personnellement investis dans leurs fonds.

Quelques questions clés à poser

Quel est le niveau des frais ? La recherche de Morningstar a montré que le niveau des frais est indicatif du rendement futur du fonds. Plus les frais sont élevés, plus la performance future d'un fonds est faible.

Quelle est la liquidité des actifs du fonds ? En cas de volatilité des marchés, les investisseurs veulent s'assurer que le gérant du fonds peut solder certaines positions si nécessaire (bien que nous recommandons généralement de rester calme et de ne pas paniquer dans une telle situation). L'expérience récente des fonds H2O en France montre qu'une mauvaise culture de gestion des risques dans une société de gestion peut affecter la performance et le rendement des investisseurs.

À quelle fréquence le gérant du fonds fait-il « tourner » son portefeuille ? Habituellement, les bons gérants de fonds sont disciplinés tant dans leurs achats que dans leurs ventes, et ne font pas beaucoup évoluer leurs positions, tant qu’elles sont cohérentes avec leur mandat et leurs critères d’investissement. Ils souhaitent également être différents, ce qui signifie que leur part active peut être significative.

La compétence, la culture et les ressources du gérant sont également des éléments important à considérer. Ici, le rapport d'analyste Morningstar peut être d'une aide précieuse. Des informations utiles sont également disponibles dans le prospectus du fonds qui vous intéresse. Prenez le temps de lire ce document.

Enfin, votre propre capacité à accepter la volatilité du marché et à être discipliné est également importante. Lorsque les marchés sont agités, est-ce que votre première tentation est de prendre la porte et de vendre ou préférez-vous rester calme et vérifier s'il n'y a pas des opportunités à saisir ?

Cela signifie que vous avez réfléchi à vos objectifs financiers et à la meilleure allocation d'actifs qui peut vous aider à les atteindre.

 

Cet article ne constitue pas un conseil financier. Il est toujours recommandé de parler avec un professionnel ou un conseiller financier avant d'acheter ou de vendre des titres.

 

 

 

 

Facebook Twitter LinkedIn

A propos de l'auteur

Jocelyn Jovène

Jocelyn Jovène  est le rédacteur en chef de Morningstar France.