Dividendes: des rendements attrayants, mais moins certains

Les investisseurs devraient se focaliser sur les entreprises disposant de modèles économiques récurrents et parmi les plus solides.

Jocelyn Jovène 03.04.2020
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Dans un environnement de taux d’intérêt proches de zéro, la recherche de rendement (coupon/dividende) a été très populaire parmi les investisseurs.

Cette quête les a conduits à regarder du côté du crédit (haut rendement, dette émergente) ainsi que des actions à rendement et des valeurs de croissance visible (certaines étant considérées comme des « bond proxies » au regard de la régularité de leurs cash-flows).

La crise du coronavirus a rebattu les cartes, conduisant de nombreuses entreprises à revoir leur politique de rémunération des actionnaires. Certains secteurs traditionnement considérés comme des sources récurrentes de rendement (services collectifs, énergie…) doivent désormais changer d’approche.

Face à l’arrêt de l’économie mondiale, l’heure est à la préservation du cash.

Cependant, les entreprises ne sont pas toutes confrontées aux mêmes contraintes ou difficultés. Certains secteurs sont plus pénalisés que d’autres. Et certaines sont mieux à même de continuer à faire croître leurs dividendes ou d’en assurer le paiement même lorsque la conjoncture n’est pas favorable.

Rappelons ce qu’est un dividende. Il s’agit de la part du profit qu’une entreprise décide de verser à ses actionnaires sur décision de son conseil d’administration. En théorie, c’est l’argent que l’entreprise n’a pas besoin de réinvestir dans son activité pour la maintenir ou la faire croître.

Cette capacité à verser un dividende dépend donc de la santé financière de l’entreprise, et notamment de la récurrence de la trésorerie générée par son activité. Plus elle est stable et en croissance, plus l’entreprise peut tenir facilement la promesse d’un dividende. Plus l’activité est cyclique ou dépendante de la conjoncture, moins le dividende est assuré.

Historiquement, les phases de récession et de krach boursier ont toujours été accompagnées d’une baisse des dividendes versés (graphique).

Europe EPS dividends krach UBS 20200402

Source : UBS, 2 avril 2020

Alors que l’on s’attend à de fortes révisions en baisse des profits cette année (lire cette analyse ou encore celle-ci), les investisseurs vont devoir focaliser leur attention sur les entreprises les plus solides, si possible dans des secteurs d’activité moins menacés par les mesures réglementaires ou la pression des autorités.

On voit cependant que de nombreux secteurs d’activité sont concernés.

Se concentrer sur les entreprises disposant de belles franchises, qui ont plutôt bien résisté jusqu’à présent et qui affichent des niveaux de valorisation raisonnables voire décotés peut répondre être le moyen de répondre à cette contrainte et de traverser une passe difficile pour tout le monde.

Nous avons récemment mis à jour une liste de valeurs qui semblent disposer de telles qualités (notre analyse ici).

 

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A propos de l'auteur

Jocelyn Jovène

Jocelyn Jovène  est le rédacteur en chef de Morningstar France.