Changement de leadership chez Natixis IM: l'analyse de Morningstar

Le modèle multi-boutiques doit relever de sérieux défis. La note du pilier « Société de gestion » est maintenue à Neutral.

Mara Dobrescu 16.10.2019
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Natixis Investment Managers a annoncé ce mercredi 16 octobre des changements au sein de son équipe dirigeante. Joseph Pinto a été nommé directeur des opérations (Chief Operating Officer), un nouveau rôle qui doit améliorer l’efficacité du modèle multi-boutiques de la société de gestion. Pinto rapportera au directeur général du groupe, Jean Raby. Fort de plus de 25 ans d’expérience, il était depuis 2014 directeur des opérations chez AXA IM, tout en étant membre du comité de direction.

Natixis IM a également annoncé un changement au sein de son plus gros affilié, Ostrum Asset Management (ex-Natixis Asset Management). Matthieu Duncan, recruté en 2016 pour piloter la société de gestion en remplacement de Pascal Voisin, a démissionné. Il sera remplacé à partir de novembre par Philippe Setbon. Ce dernier a près de 30 ans d’expérience, et était depuis 2013 directeur général de Groupama Asset Management.

Le groupe attend de cette nomination une meilleure intégration des activités du groupe dans l’obligataire avec les activités équivalentes de Banque Postale Asset Management, dans le cadre d’un accord plus général entre La Banque Postale et BPCE, la maison-mère de Natixis IM.

Ceci ne devrait pas avoir de conséquences concernant l’offre de fonds d’Ostrum auprès des investisseurs particuliers et des institutions. Nous suivrons toutefois de près les décisions que prendra le nouveau directeur général.

Ces changements interviennent à un moment difficile pour Ostrum AM. Différentes entités du groupe ont fait l’objet de sanctions de la part de l’AMF, en 2017 puis en 2019, pour des mesures défavorables à l’encontre des investisseurs finaux (dans les deux cas, les enquêtes du régulateur avaient démarré bien avant la nomination de Duncan).

En 2018, Ostrum AM a annoncé des mesures visant à réduire de 25% ses coûts d’ici 2020, avec une diminution du nombre de fonds d’environ 30%, et un plan de départ volontaire d’une cinquantaine de personnes au sein des équipes basées à Paris (environ 10% de l’effectif à plein temps).

Savoir si les investisseurs finaux profiteront de ces changements sur le long terme n’est pas clair, la société n’ayant pas encore démontré sa volonté de restituer une partie des économies qu’elle réalisera à travers des baisses de frais de gestion.

Ces nouvelles ne nous amène pas à revoir notre notation du pilier « Société de Gestion » de notre système de notation (« Neutral »).

Le modèle multi-boutiques apporte son lot de défis, mis en évidence par Ostrum AM ou les difficultés récentes de son autre affilié, H20 Asset Management, l’été dernier.

Les affiliés nord-américains de Natixis IM, Loomis Sayles et Harris Associates, n’ont pas ces difficultés et ont des pratiques bien mieux alignées sur l’intérêt de leurs clients.

Le succès de ce modèle dépendra de la capacité et de la volonté de Natixis IM d’implémenter une structure de suivi réellement efficace et d’être le meilleur allocataire possible du capital confié par ses clients.

 

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A propos de l'auteur

Mara Dobrescu

Mara Dobrescu  est analyste Fonds chez Morningstar France