ETF, les frais comptent, mais pas seulement

Les trackers les moins chers ne sont pas nécessairement les meilleurs. Il faut considérer d'autres paramètres importants.

Valerio Baselli 06.06.2017
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Avec plus de 2.400 fonds passifs cotés en Europe, sélectionner les bons instruments est devenu un véritable défi pour les investisseurs. Ceci implique une analyse plus minutieuse des produits dans un marché où de nombreux ETF répliquent le même indice ou des benchmarks très proches.

Selon une analyse de Morningstar, A Guided Tour of the European ETF Marketplace, les principaux facteurs à considérer lors du choix d'un fonds passif coté relèvent essentiellement de trois ordres.

Tout d'abord, la composition de l'indice. « Un bon point de départ, puisqu’il s’agit des produits qui permettent de suivre un indice, est de savoir si le benchmark répliqué reflète vraiment l'exposition que l’on recherche », explique Hortense Bioy, responsable européenne de la recherche sur la gestion passive chez Morningstar. « La prolifération des ETF va de pair avec celle des indices, qui sont de plus en plus complexes et différenciés. »

Un autre facteur très important concerne le coût. Lors du choix d'un ETF, dans la plupart des cas, les investisseurs sont tentés de choisir ceux avec les commissions plus basses. « Les coûts sont un critère très utile pour la sélection, mais ils ne sont pas tout », estime Hortense Bioy. « Les ETF les moins chers ne sont pas toujours les meilleurs. »

Comme l'illustre le tableau ci-après, certains ETF battent des concurrents moins chers en répliquant la performance du même indice ou d’un indice très similaire. Il peut y avoir plusieurs raisons à cela, tels que les revenus de l’activité de prêt de titres ou une meilleure optimisation d'un point de vue fiscal.

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Les frais ont un impact majeur sur la performance de long terme d’un fonds, passif ou actif. Toutefois, le tableau montre que prendre comme référence les frais de gestion de façon isolée ne conduit pas nécessairement les investisseurs à choisir les produits les plus fidèles dans la réplication. En ce sens, la « tracking difference », à savoir la différence, positive ou négative, entre la performance du fonds et celui de l'indice répliqué, peut s’avérer un paramètre plus utile.

La « tracking difference » comprend le coût de ce qu'on appelle la détention d'un fonds (y compris les frais de gestion) et l'impact du reste des opérations réalisées dans le processus de gestion. Ce n'est toutefois pas un facteur infaillible, car il peut varier en fonction des périodes de temps et, étant basé sur des données passées, ne pas être en mesure d'envisager un changement de frais ou d'autres améliorations dans le processus de gestion du fonds.

Un autre paramètre qui peut être utilisé pour examiner les performances d'un ETF est sa « tracking error », qui mesure la volatilité de la différence de performance entre un fonds et son benchmark. Cet indicateur de volatilité peut être utile pour les investisseurs tactiques qui achètent et vendent fréquemment, mais est d'une utilité limitée pour les investisseurs stratégiques qui achètent et détiennent le fonds sur le moyen - long terme.

Les investisseurs peuvent également tenir compte d’autres facteurs tels que la liquidité, la qualité de la société de gestion et certains éléments plus spécifiques tels que le type de réplication (physique ou synthétique).

Tout cela peut influencer la prise de décision. « En conséquence, toute évaluation doit être effectuée au cas par cas, pour répondre aux besoins spécifiques de l'investisseur individuel », souligne Hortense Bioy. « Morningstar estime qu'un cadre d'orientation générique pour la sélection des fonds est non seulement possible, mais peut aussi être d'une grande valeur pour les investisseurs ayant une vision à long terme. Voilà pourquoi nous avons récemment étendu la notation qualitative des fonds aux instruments passifs que sont les ETFs. » Cliquez ici pour en savoir plus.

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A propos de l'auteur

Valerio Baselli

Valerio Baselli  est éditorialiste sénior chez Morningstar.