Les émergents prêts à prendre leur revanche – BNP Paribas

Il y a de fortes chances pour qu’en 2016 les marchés émergents battent les pays développés pour la première fois depuis 2012. L’Asie et l’Europe de l’est sont les zones les plus attractives.

Valerio Baselli 09.06.2016
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Selon les données Morningstar, les actions émergentes ont bondi de 5,2% au cours du dernier mois (en euros au 8 juin). Au cours de la même période, la catégorie Europe émergente a gagné 4,3%. D’autres places boursières du monde émergent ont connu un parcours boursier encourageant depuis le début de l’année (par exemple le Pérou et le Brésil, avec un gain de 37% et 23%, respectivement).

« Il y a plusieurs éléments qui nous font dire que cette année, il y a de bonnes chances que les marchés en voie de développement battent les développés », a estimé Patrick Mange, stratégiste marchés émergents chez BNP Paribas Investment Partners, lors d’une conférence de presse jeudi à Paris.

La croissance semble enfin de retour. Le FMI prévoit une croissance du PIB nominale et réelle plus rapide dans les économies émergentes que dans celles du monde développé pour l’année 2016 (4,1% contre 3,2%) et 2017 (4,6% contre 3,5%).

« L’autre facteur positif sera les matières premières, notamment le pétrole, que nous voyons atteindre son prix d'équilibre, vers 60-70 dollars le baril, dans le courant du dernier trimestre de l’année, avec des pics possibles à court terme », a-t-il ajouté. « Même si les matières premières ne représentent à présent plus que 11 % environ des marchés émergents, contre un peu plus de 30 % il y a quelques années, une dynamique positive même modeste des matières premières soutiendrait selon nous fortement la classe d'actifs en général, et les exportateurs de matières premières en particulier. »

L’expert de BNP Paribas IP écarte la possibilité d’un atterrissage brutal de la Chine cette année ou l'année prochaine. « Cela n'inquiète selon nous plus les marchés financiers, du moins dans l'immédiat. En réalité, les économistes et le FMI ont même revu à la hausse leurs perspectives économiques pour ce pays », a-t-il affirmé.

« Nous ne pensons pas que les valorisations influencent à elles seules un marché, du moins pas à court ou à moyen terme, et sauf à des niveaux extrêmes. Néanmoins, la décote notable des marchés émergents par rapport aux marchés développés est positive si la dynamique en faveur des actifs toujours délaissés s'améliore, comme cela semble être le cas actuellement, grâce aux facteurs mentionnés », a estimé le gérant.

Repasser positif sur les émergents comporte néanmoins un certain nombre de risques. Au-delà des risques politiques qui restent importants, il faut toujours tenir compte de la politique monétaire de la Réserve fédérale, laquelle, en cas de hausse des taux d'intérêt, déplacerait les investissements vers les États-Unis.

« Actuellement, donc, nous sommes particulièrement positifs sur certains pays de l’Asie du Sud-Est comme l'Indonésie, la Malaisie, la Thaïlande et les Philippines, et sur l'Europe de l'Est, notamment République tchèque et en Hongrie. Et non seulement sur le marché boursier ; en effet, nous pensons qu’il y a des très bonnes opportunités en ce moment sur les obligations en monnaie locale », a conclu Patrick Mange.

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A propos de l'auteur

Valerio Baselli

Valerio Baselli  est éditorialiste sénior chez Morningstar.