Fidelity : l’avenir des marchés actions plus incertain en 2016

Les investisseurs doivent se montrer flexibles, a averti Jeremy Podger, gérant du fonds Fidelity World Fund.

Jocelyn Jovène 13.01.2016
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La probable fin du marché haussier pour les obligations, des valorisations raisonnables pour les actions, un regain de volatilité sur les devises et sur les matières premières vont contribuer à un environnement très volatil en 2016 et au-delà, obligeant les investisseurs à se montrer plus flexibles que par le passé, a estimé mercredi Jeremy Podger, gérant du fonds Fidelity World Fund (noté « Silver » par Morningstar) au cours d’une rencontre avec des investisseurs à Paris.

Le gérant a estimé que sur un plan relatif, les actions offraient encore de la valeur, mais il s’est également inquiété d’une montée de risques, comme le manque de liquidité ou des risques spécifiques dans d’autres classes d’actifs, comme le crédit à haut rendement.

« L’absence d’assouplissement supplémentaire des conditions de liquidité rendra plus difficile la poursuite du mouvement d’appréciation des valorisations », a-t-il déclaré.

Le gérant a indiqué qu’il lui était plus difficile de trouver des opportunités d’investissement dans certains compartiments des marchés actions mondiaux, le fonds recherchant à la fois des situations spéciales, des titres décotés (« value ») et des valeurs de croissance disposant de franchises bien établies.

Il s’est néanmoins montré optimiste sur les perspectives de croissance bénéficiaire dans certaines régions du monde, en particulier en zone euro, où la baisse de la devise et l’amélioration de l’environnement économique devraient aider les profits des entreprises.

Le style « value » pourrait connaître un retour en grâce, mais sans doute pas cette année, a indiqué Jeremy Podger. « La ‘value’ fonctionne bien lorsque les multiples d’actif net comptable (« price-to-book ») et les marges sont bas : le retour de la croissance est généralement synonyme d’expansion des marges et de revalorisation en Bourse », a-t-il indiqué.

Mais ce style, boudé depuis de nombreuses années, a conduit les investisseurs à l’ignorer complètement. « Les investisseurs devront se montrer flexibles, même si le point d’inflexion en faveur de la value n’apparaîtra pas dans l’immédiat », a expliqué le gérant. « Soyez prudent à l’égard de ce qui a bien marché pendant ces trois dernières années », a-t-il averti.

Interrogé sur l’intérêt de s’exposer aux marchés émergents, où le fonds n’est pas investi, Jeremy Podger a estimé qu’un regain d’intérêt pourrait être justifié lorsque les devises émergentes se stabiliseront, ce qui interviendra lorsque la balance courante de ces pays commencera à s’améliorer. Le gérant a toutefois indiqué qu’il était important de regarder cette classe d’actifs au cas par cas et non plus comme une entité homogène.

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A propos de l'auteur

Jocelyn Jovène

Jocelyn Jovène  est analyste financier senior et rédacteur en chef de Morningstar France.