ETP : septembre annonce-t-il une baisse du marché au 4è trimestre ?

Le marché européen des ETP a reçu 10,4 milliards d’euros d’actifs au cours du troisième trimestre 2014.

Jose Garcia Zarate 15.10.2014
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Le marché européen des ETP a reçu 10,4 milliards d’euros d’actifs au cours du troisième trimestre 2014, portant le total pour les neuf premiers mois de l'année à 33,4 milliards d’euros. La combinaison des entrées nettes et l’appréciation du capital a apporté des actifs sous gestion à 360 milliards d’euros contre un peu plus de 300 milliards d’euros fin 2013.

Dans l'ensemble, les données sont positives. Alors qu’il reste 3 mois jusqu'à la fin de l'année, les entrées nettes sont supérieures aux volumes collectés en année pleine pour chacune des trois années précédentes et les actifs sous gestion sont en croissance.

Pourtant, les données du troisième trimestre sont venues avec un avertissement. En effet, pour la première fois en 2014, le marché européen a connu une ETP sortie mensuelle du mois de septembre. Totalisant un peu plus de 2,5 milliards d'euros, le chiffre de septembre a mis un coup d'arrêt à ce qui était devenu une course plutôt dynamique en termes de flux nets mensuels.

L'analyse des données montre que les sorties nettes en septembre ont été largement concentrées dans deux catégories du marché des actions, à savoir l'Allemagne et la zone euro à grande capitalisation. Cela indique que les investisseurs ont répondu au flux de données économiques négatives sur la période, en particulier concernant l'Allemagne, en débouclant leurs positions de long terme sur les actions.

Les facteurs saisonniers semblent avoir joué un rôle dans la baisse enregistrée dans le PIB allemand au cours du deuxième trimestre. Cependant, même en tenant compte d'un rebond technique potentiel au cours du troisième trimestre, le fait est que à court et à moyen terme, les anticipations de croissance pour la plus grande économie de la zone euro - et donc pour la zone euro dans son ensemble - ont été dégradées.

Et cette fois, la raison de la révision à la baisse dépasse les seuls effets de l'austérité budgétaire. En effet, les perspectives de croissance pour le monde dans son ensemble ont été réduites, ce qui jette une ombre sur la stratégie de croissance de l'Allemagne axée sur les exportations.

La question est de savoir si cela est de mauvais augure pour le marché des ETP en termes de flux pour le quatrième trimestre. Il n'y a pas de réponse claire.

Il est un fait que le marché des ETP en Europe reste fortement exposé aux marchés d'actions, et dans ceux-ci, une bonne partie est liée aux grandes capitalisations, catégorie particulièrement populaire. En tant que tel, le discours négatif sur la macro-économie peut conduire à davantage de débouclage de positions exposées aux grandes capitalisations détenues par des ETP au cours du reste de l'année.

Cependant, l'argent qui sort des actions ne disparaît pas. Les investisseurs doivent trouver des alternatives pour investir. Ici s’offre aux investisseurs toute la diversité des classes d’actifs disponibles sur le marché des ETP. Il est en effet assez facile aujourd’hui pour les investisseurs européens de construire l'ensemble des portefeuilles couvrant la plupart des classes d'actifs. Le choix dans les l’univers des actions est lui-même tout à fait remarquable, avec la possibilité de discriminer par la taille, les secteurs, pays et régions ou par stratégies (par exemple, la valeur, la croissance, dividende, etc). La même chose vaut pour les obligations, ainsi que les produits et classes d'actifs dits « alternatifs » (par exemple de l'immobilier).

Il est parfaitement possible de s'engager dans une réallocation d’actifs sans abandonner les ETP. En tant que tel, il n'est pas acquis que la décollecte propre aux ETP actions implique nécessairement des tendances négatives pour le marché des ETP dans son ensemble.

Une question tout à fait différente est de savoir si le contexte macroéconomique conduit les investisseurs à temporairement revoir leur portefeuille en revenant vers la trésorerie. Cela pourrait en effet être un problème en termes de flux net au cours du quatrième trimestre. Mais le problème ne concernerait pas alors seulement les PTE mais bien l’ensemble des marchés financiers et tous les types de gestion, active ou passive.

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A propos de l'auteur

Jose Garcia Zarate  is an ETF analyst with Morningstar UK.