Crédit : le marché a de la marge pour rebondir

Le gouvernement reprend le travail et le plafond de dette est suspendu, mais les palabres à Washington vont se poursuivre et permettre aux investisseurs de se concentrer sur les résultats du 3è trimestre.

Dave Sekera, CFA 24.10.2013
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Dans nos dernières perspectives pour le marché du crédit, nous soulignions pourquoi nous pensions que les investisseurs obligataires étaient condamnés à effacer les pertes subies depuis l’été. Depuis, l’indice Morningstar Corporate Bond Index a regagné 1,12% et affiche une perte de 1,49% depuis le début de l’année.

Nous continuons de penser que le marché du crédit se redresser à court terme. Les taux d’intérêt devraient continuer de reculer du fait du programme d’achat d’actifs de la Fed, et la demande pour des obligations d’entreprise poussera les spreads de crédit vers le haut.

Les flux vers les fonds obligataires reviennent, et l’effet d’éviction provoqué par l’action de la Fed sur les marchés des bons du Trésor et des obligations adossées à des emprunts hypothécaires, améliore mécaniquement la demande pour les obligations privées.

La semaine dernière, l’augmentation de la demande a contribué à réduire le spread de l’indice Morningstar Corporate Bond de 5 points de base à 138 points de base.

D’un point de vue fondamental et sur le long terme, les spreads sont correctement valorisés selon nous dans l’environnement de marché actuel. Toutefois, à brève échéance, du fait de l’assouplissement quantitatif de la Fed qui apporte un flux régulier de liquidités sur le marché, les spreads vont sans doute revenir vers le point bas de leur fourchette de fluctuation. Le niveau le plus étroit des spreads était de 129 points de base le 15 mai 2013.

Au sein de l’univers, le risque de crédit devrait être soit stable ou s’améliorer légèrement, mais le resserrement des spreads devrait généralement contrebalancer le risque idiosyncratique (M&A financée par endettement, activisme actionnarial…).

Les nouvelles émissions ont été peu nombreuses la semaine passée. Les offres de papiers se sont faites à des niveaux relativement attrayants sur le marché primaire, mais disparaissaient rapidement. Mais du fait des flux entrants, la demande de papier était forte et les gérants, contraints d’investir, ont été confrontés à un nombre insuffisant d’émissions.

Les investisseurs n’avaient au final que le marché secondaire pour investir leurs liquidités. Les obligations d’émetteurs bien notés mises à disposition sur le marché secondaire ont immédiatement trouvé acheteur. Quelques autres émissions n’ont pas trouvé d’acheteurs, ce qui explique que certaines obligations n’ont pas traité (du fait de leur mauvaise qualité de crédit ou d’incertitudes sur les catalyseurs). S’il peut être tentant de chercher plus de spread dans cet environnement, nous pensons que les investisseurs devraient faire preuve de prudence.

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A propos de l'auteur

Dave Sekera, CFA  Dave Sekera, CFA, is chief U.S. market strategist for Morningstar.