Crédit : Verizon envoie un signal positif

L’atmosphère positive sur le marché du crédit liée au deal Verizon devrait être testée avec les déclarations du comité de politique monétaire de la Fed.

Dave Sekera, CFA 17.09.2013
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Le megadeal Verizon Communications a pesé sur le marché des obligations privées depuis que la rumeur s’est répandue de discussions portant sur le rachat de la participation dans Verizon Wireless détenue par Vodafone. Les premières indiscrétions faisaient état d’une opération à +225 points de base sur la tranche de 10 ans et le carnet d’ordre débutait à 20 milliards de dollars. Ce dernier a augmenté très rapidement pour atteindre plus de 100 milliards de dollars lorsque les banques introductrices ont fermé leurs livres.

Lundi dernier, Michael Hodel, analyste crédit senior sur les télécoms, adaptait sa juste valeur des obligations à 10 ans de Verizon à 200 points de base par rapport aux bons du Trésor et recommandait aux investisseurs d’allouer une part significative de leur capital à cette nouvelle opération. Il estimait que le spread de crédit sur Verizon était trop étroit et depuis le début de l’été, conseillait aux investisseurs de sous-pondérer les précédentes émissions, lesquelles se traitaient avec un spread de 120 points de base.

Bien que la nouvelle opération soit plus de deux fois sursouscrite, les banques introductrices n’ont pas réduit les spreads de crédit et les obligations ont été cotées mercredi dernier au niveau initialement anticipé par le marché. Après un démarrage en douceur, les volumes ont rapidement augmenté jeudi et vendredi. En faisant la balance des achats et des ventes, il apparaît qu’environ 2 milliards de dollars d’obligations ont changé de main jeudi, puis 800 millions de dollars vendredi, pour un total de 3,5 milliards de dollars sur la semaine.

Les spreads se sont resserrés d’environ 50 à 80 points de base. Ce montant de resserrement des spreads dans l’univers des obligations de catégorie « investment grade » est inédit ; il se produit plus souvent dans l’univers du high yield. Sur la base des niveaux de clôture de vendredi dernier, la valeur totale des obligations a augmenté de 2 milliards de dollars.

Les sociétés de gestion qui ont eu l’opportunité d’accéder aux nouvelles tranches voire d’excéder leur allocation vont largement surperformer leurs pairs et les indices obligataires ce mois-ci.

La réussite de cette opération va avoir un impact favorable sur le marché du crédit. Les traders ont fait état d’une recrue de demandes de cotation plus tôt dans la semaine, certains gérants ayant décidé de vendre certaines lignes pour faire de la place à l’opération Verizon. Avec les points bas sur les taux atteints au printemps dernier, certains investisseurs ont réduit leur allocation sur les obligations à maturité longue afin de disposer de suffisamment de ressources pour réintervenir sur les marchés lorsque les taux remonteraient. Maintenant que ce megadeal est lancé et se déroule correctement sur le marché secondaire, les spreads de crédit devraient à nouveau se resserrer.

La tonalité positive du marché testée par la Fed

Même si les récentes données économiques n’ont pas été suffisamment solides pour inciter à un « tapering » de la part de la Fed, le comité de politique monétaire (FOMC) qui se réunit les 17-18 septembre va probablement réduire ses achats d’achats ce mois-ci. La Fed devrait en parallèle divulguer ses prévisions économiques et son président, Ben Bernanke, participera à une conférence de presse.

Cette conférence lui permettra d’expliquer la décision du comité sur l’allègement de la politique non-conventionnelle, ses risques et les avantages qu’elle comporte, et de répondre aux questions. Il n’y aura par la suite plus que deux autres FOMC d’ici la fin de l’année. La réunion d’octobre n’a pas de conférence de presse, et le comité ne devrait pas opérer de changement majeur de politique avant la réunion de décembre, mais cette dernière sera sans doute trop proche de l’arrivée d’un nouveau président à la tête de la Fed en janvier 2014.

Le FOMC devrait hésiter à opérer un changement significatif de politique avant qu’un nouveau président ait le temps d’analyser et d’influencer sa politique. En tant que tel, si le FOMC n’agit pas en septembre, il ne devrait pas décider de réduire les achats d’actifs avant mars 2014.

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NomValeurVariation (%)Notation Morningstar
Verizon Communications Inc39,79 USD3,08Rating
Vodafone Group PLC69,62 GBX0,00Rating

A propos de l'auteur

Dave Sekera, CFA  Dave Sekera, CFA, is chief U.S. market strategist for Morningstar.