Le « shutdown » pèse sur l’économie

Les marchés n’ont pas pris la mesure des implications d’un arrêt gouvernemental, estime Bob Johnson.

Robert Johnson, CFA 07.10.2013
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La semaine écoulée a été dominée par l’arrêt du gouvernement et les discussions autour du relèvement du plafond de la dette. Une violation de ce plafond pourrait conduire à une combinaison dangereuse d’une hausse des taux d’intérêt et d’une croissance économique ralentie. Dans un monde où les marchés s’emballent dès qu’un rapport sur l’emploi s’écarte du consensus de 20.000 quand il en attend 200.000, perdre 800.000 emplois publics n’est pas une mince affaire.

Si le marché n’a pas trop réagi à la question du « shutdown », il n’en a en fait pas vraiment pris la mesure dans une perspective de long terme. Cette situation de crise s’est répétée tant de fois que le marché semble ne plus réagir au risque de perte potentiel. Et si un accord parvient à être trouvé au cours des prochaines semaines (avec un mécanisme rétroactif de rémunération), l’économie s’en sortira plutôt bien. Un arrêt gouvernemental prolongé amputerait 0,5 point de croissance dans un monde où celle-ci atteint 2%.

L’autre conséquence négative est l’arrêt de la publication de plusieurs statistiques par les agences américaines. La semaine passée, nous avons manqué le rapport sur l’emploi et les données sur le secteur de la construction d’août. Difficile d’imaginer comment la Réserve fédérale pourra prendre la moindre décision sans les données dont elle disait avoir grandement besoin il y a seulement quelques semaines.

L’autre nouvelle économique allait dans le sens d’un ralentissement, ou au moins une situation de stabilisation, de l’économie. La croissance des créations d’emplois a manqué le consensus, les ventes d’automobiles, plutôt solides, ont ralenti, et les prix de l’immobilier ont atteint un plateau. En outre, quelques informations semblent indiquer que les licenciements repartent.

Du côté des bonnes nouvelles, les ventes hebdomadaires ont atteint 2% de croissance après avoir évolué sous le seuil des 2% la semaine précédente. De plus, les inscriptions hebdomadaires au chômage restent proches des seuils en phase avec une situation de reprise. Enfin, les distributeurs semblent recruter plus activement dans la perspective des fêtes de fin d’année.

 

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A propos de l'auteur

Robert Johnson, CFA  Robert Johnson, CFA, is director of economic analysis with Morningstar.