Une lueur d’espoir pour les actions émergentes

Le sentiment à l’égard de la classe d’actifs semble être à un tournant.

John Rekenthaler 21.06.2013
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Dans l’univers de l’investissement collectif, les fonds les plus populaires doivent être évités. De manière générale, les catégories de fonds qui bénéficient qui reçoivent d’importants flux de fonds tendent à enregistrer des performances médiocres sur une période de plusieurs années, tandis que ceux qui souffrent de décollecte se comportent souvent mieux. Ces mouvements de hauts et bas concernent l’ensemble de l’industrie de la gestion d’actifs. Dans le monde et pour de nombreuses classes d’actifs, le sentiment des investisseurs est souvent un indicateur utile des perspectives futures d’un titre.

Récemment, le sentiment des investisseurs n’a pas beaucoup favorisé les actions émergentes. Russ Kinnel, responsable de la recherche sur les fonds de Morningstar, observe aux Etats-Unis que les fonds investis en actions émergentes suivent le parcours habituel où des performances décevantes entraînent de la décollecte. Après de lourdes pertes en 2008, la classe d’actif a surperformé en 2009, mais depuis, ses performances ont été irrégulières et elle a même accumulé du retard sur les actions et les obligations américaines. Au cours des 3 années écoulées, les flux dans les fonds et les ETF investis dans les actions émergentes ont approché les 140 milliards de dollars, soit la deuxième classe d’actifs pour les flux.

Aucune surprise, donc, de voir ces fonds être de nouveau en retard cette année. Les cours des actions ont reculé, et ce qui est bon marché est plus intéressant que ce qui est cher, mais tant que les investisseurs exposés aux actions américaines apprécient cette classe d’actif, il est difficile de s’intéresser à d’autres classes d’actifs.

La situation semble néanmoins s’améliorer. Selon le Wall Street Journal notait que les fonds émergents subissaient un « exode ». Voilà un mot formidable du point de vue du sentiment des investisseurs ! Malheureusement, les nouvelles n’étaient pas si bonnes. L’article du Journal s’intéressait aux fonds au plan mondial et pas uniquement américain. Il est intéressant d’un point de vue contrariant de voir tout le monde boudait une classe d’actif. Jusqu’ici les investisseurs privilégient toujours les actions américaines. Mais on commence à en voir certains recommencer à investir dans les marchés émergents, après avoir retiré leur argent. Les flux dans les ETF restent mal orientés.

Avec une amélioration du sentiment (dans un sens pervers) et des niveaux de valorisation à un niveau tel que GMO estime que cette classe d’actif offre le rendement le plus attrayant pour les 7 années à venir, le moment de s’exposer aux marchés émergents semble venu.

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A propos de l'auteur

John Rekenthaler  is vice president of research for Morningstar.