Marc Renaud: « Nous sommes au début d’une reprise cyclique »

Le PDG de Mandarine Gestion reste optimiste sur les actions européennes et le style "value".

Jocelyn Jovène 23.01.2014
Facebook Twitter LinkedIn

Dans votre dernière lettre, vous mettez en avant une vue « contrariante » sur les actions. Pourquoi ?

« Notre conviction est que nous sommes au début d’une reprise cyclique en Europe, ce qui est un élément favorable pour les actions européennes. Ces dernières sont de surcroît encore faiblement valorisées et sous-représentées dans les portefeuilles des investisseurs.

Deux éléments ont pesé sur la classe d’actifs : les difficultés de la construction européenne – mises en exergue par la crise de la zone euro de 2010-2011 – et la situation macro-économique. Ces problèmes sont maintenant derrière nous.

Si tout cela est positif dans l’ensemble, il faut rester vigilant. Le marché est toujours coupé en deux, entre des segments de la cote à leur plus haut depuis 5 ans et d’autres encore notoirement sous-évalués.

Certains investisseurs parlent de sous-évaluation des actions européennes par rapport aux actions américaines, mais ces dernières sont au plus haut. Il y a certes décote, mais si la Bourse américaine corrige, la décote ne protègera que partiellement les actions européennes.

Enfin, des risques demeurent en Europe, tant politiques que sociaux, avec des échéances électorales importantes. On ne peut donc exclure d’avoir un rebond de la volatilité dans les mois qui viennent. »

Pensez-vous que le retour du style « value » soit durable ?

« C’est en tout cas un retour marqué depuis l’été dernier. Cela profite largement à nos fonds. Et c’est un environnement de marché que l’on comprend.

Nous pensons que certains secteurs, comme les valeurs bancaires, ont récupéré une bonne partie du terrain perdu mais qu’il existe des opportunités dans l’univers des valeurs cycliques, en particulier dans des secteurs comme l’acier ou les matériaux de construction.

Cela étant, il se crée en permanence de nouvelles thématiques, comme celle des marchés émergents et des matières premières, que les investisseurs délaissent complètement. Ce sont les nouveaux ‘mal aimés’ de la Bourse.

La bonne nouvelle, c’est qu’il existe différents types de catalyseurs qui peuvent, dans certains cas, aider à corriger certaines sous-évaluations (fusions-acquisitions, changements de périmètre, réduction de prime de risque, retournement cyclique…). »

Où en sont vos projets de développement ?

« Nous terminons 2013 avec un encours sous gestion de 2,1 milliards d’euros, ce qui signifie que nous avons retrouvé le plus haut de juin 2011. L’année 2013 a été inégale, avec un premier semestre frustrant et un bon second semestre. Elle a aussi été marquée par de beaux succès, notamment pour Mandarine Unique, dont l’encours est passé de 45 millions d’euros au jour de ses 3 ans d’historique à 300 millions d’euros moins d’un an après.

En termes de styles de gestion, l’approche « value » et ses clones représentent désormais 59% des actifs gérés (contre 98% au démarrage). L’objectif est, par le biais des diversifications – comme notre expertise en allocation d’actifs – de ramener le style « value » à 25% des encours à moyen terme (par l’effet de croissance des autres expertises).

Nous poursuivons notre internationalisation : 25% de nos actifs viennent d’investisseurs étrangers. Notre équipe en Allemagne va être renforcée avec le recrutement d’un nouveau commercial. Nous sommes également actifs en Italie, en Espagne et dans les pays scandinaves avec notre partenaire La Française AM et en Autriche avec un partenaire local. Notre ambition est aussi à terme de pénétrer le marché britannique, qui est vaste, ouvert et très concurrentiel. »

Facebook Twitter LinkedIn

Valeurs citées dans l'article

NomValeurVariation (%)Notation Morningstar
Mandarine Unique S&M Caps Europe I EUR17 642,78 EUR0,85Rating
Mandarine Valeur I6 465,24 EUR1,01Rating

A propos de l'auteur

Jocelyn Jovène

Jocelyn Jovène  est analyste financier senior et rédacteur en chef de Morningstar France.