C’est à présent officiel ! Au cours de la dernière réunion du FMI, les hauts responsables financiers ont tiré la sonnette d’alarme sur le risque substantiel que l’inflation pourrait représenter dans les marchés émergents que pour les pays industrialisés, faisant d’elle l’ennemie publique N°1.
Alors qu’une accélération de l’inflation est clairement néfaste aux obligations, la conclusion est nettement moins simple pour les actions. Deux écoles de pensées s’opposent. En premier lieu, celle pour qui les actions sont des actifs réels, et donc constituent une couverture naturelle contre l’inflation, les bénéfices devant profiter à leur tour de la montée de l’inflation. Par conséquent, dans un modèle de valorisation simpliste actualisant les futurs profits/dividendes, l’inflation est prise en compte tant au niveau du numérateur que du dénominateur (habituellement un taux d’intérêt nominal). L’inflation est donc considérée comme négligeable. La seconde école insiste davantage sur le fait que 1) la hausse de l’inflation est néfaste car elle fait grimper le coût du capital et pèse donc sur les valorisations ; 2) l’incertitude économique s’accroît et poussera les investisseurs à demander des primes de risque plus élevées.
Dans ce commentaire, nous étudierons l’impact de l’inflation sur les bénéfices, la situation actuelle en termes de valorisation, et si des secteurs gagnants ou perdants se détachent dans un environnement inflationniste.