Les TMT sortent la tête de l’eau

Après un début d’année difficile, les fonds TMT retrouvent des couleurs. Jusqu’à quand ?

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Certes cela n’est pas vrai pour tous les fonds, mais il faut bien reconnaître que globalement le dernier mois a été positif pour les TMT. Si certains fonds ont lâché plus de 4% sur 1 mois, à l’inverse d’autres se sont adjugé plus de 15% sur la même période avec en moyenne pour cette catégorie une hausse de 3,6% qui est venue gommer une partie du terrain abandonné sur les 2 premiers mois de l’année.

Pour autant, tout n’est pas rose au royaume des TMT et il encore trop tôt pour pronostiquer un rebond massif et de long terme de ce secteur. D’abord parce que les marchés boursiers continuent de présenter une volatilité quasi épidermique de nature à peser sur le secteur, d’autre part parce que l’on ne peut pas écarter l’hypothèse que les valeurs aient fait l’objet d’achats spéculatifs à court terme visant à jouer un rebond.

Enfin, il faut tenir compte de la diversité des industries concernées par le terme générique de TMT. Quoi de comment en effet entre une société de services disposant de contrats récurrents, un opérateur télécom se débattant avec son endettement, un équipementier dépendant des donneurs d’ordres et un fabricant de semi-conducteurs intervenant sur plusieurs marchés ?

Jouer la casse

C’est cette diversité des industries qui amène les analystes à être très nuancés dans leur approche. Beaucoup d’observateurs estiment que compte tenu des niveaux de valorisation atteint et de la reprise économique mondiale, il est permis de revenir prudemment sur le secteur.

Certains pensent même que la publication prochaine de résultats trimestriels décevants pourraient constituer une bonne occasion d’achat. " Les résultats du premier trimestre 2002 pourraient être faibles et offrir une opportunité d’achat " prévient Albert Richards, analyste en chef chez SalomonSmith Barney.

Ramassés à bon compte, certains titres devraient ensuite s’apprécier au cours des 2 trimestres suivants. A condition d’avoir identifier les pépites.

Généralistes ou spécialisés

Pour l’investisseur jouant les TMT au travers d’un fonds, la même prudence s’impose. Si un fonds comme Objectif.Com corrélé à l’indice MSCI Information Tech fait près de 12% sur un mois, reste à savoir comment il se comportera lorsque le marche prendra un coup de froid. A l’opposé, le Pioneer Fund Global Telecom a lâché plus de 3% dans le même temps, mais exposé à l’activité des opérateurs télécom tous secteurs géographiques confondus avec il est vrai une dominante Nord-américaine, il pourrait être bien placé pour bénéficier d’un retour en grâce des télécoms.

Côté semi-conducteurs, les experts sont partagés sur l’ampleur et la vitesse de la reprise. Chez ETC, Emmanuel Matot estime que " le reprise de l’activité n’est toujours pas d’actualité ". Le tassement de l’activité téléphonie mobile conjugué à la décélération dans l’automobile, autre secteur consommateur d’électronique, est de nature à pénaliser les producteurs. Reste que les industriels comme STMicroelectronics dont l’activité est diversifiée sont bien placés pour profiter de la demande, qu’elle se manifeste du côté de l’informatique ou des consoles de jeux vidéo.

Rebond

Si nombre d’analystes sont réservés sur les équipementiers télécoms, dépendants de la demande en matière de téléphonie mobile et/ou de l’activité des opérateurs filaires pour la majorité lourdement endettés et peu en mesure de procéder à des investissements majeurs, on juge toutefois que cette branche " a touché le fonds " selon l’expression assez abrupte d’un analyste et que les cours ne peuvent que se redresser.

Dans ce contexte, l’investisseur en fonds TMT se doit de garder la tête froide : les belles performances récentes de certains fonds ne sauraient être prises comme un signal, ni dans un sens ni dans l’autre, et plus que jamais il convient, autant que faire se peut, d’identifier les segments que l’on souhaite jouer.

MOTS-CLEFS
TMT
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A propos de l'auteur

Frédéric Lorenzini

Frédéric Lorenzini  est Directeur de la Recherche de Morningstar France.