Les fonds aurifères relèvent la tête

Coup de fièvre sur l’or qui a retrouvé ses cours d’il y a 2 ans. Les perspectives pour les fonds investis sur le métal jaune semblent positives.

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Il y a une dizaine de jours nous demandions sous forme de devinette « Quels sont les fonds qui ont le plus progressé au cours du dernier mois ? » Aujourd’hui, la réponse est toujours la même : il s’agit en priorité des fonds investis sur l’or.

Près de la moitié des 20 fonds affichant la plus forte progression sur 1 mois sont investis sur l’or ou des métaux précieux. Avec des progressions de 20 à 24% sur les 30 derniers jours pour Crédit Mutuel Actions Or ou Mercury ST World Gold and Mining Fund E, les investisseurs qui se sont positionnés sur cette classe d’actifs ont toute raison de se réjouir.

Pour les autres en revanche la question est de savoir s’il est encore temps d’entrer sur ces produits. Car plusieurs de ces fonds aurifères affichent des progressions de 40 à 50% sur 6 mois. Cela signifie que le mouvement de hausse n’est pas totalement nouveau même s’il s’est accéléré au cours des dernières semaines.

Recherche de la qualité

Bref, reste-t-il un fort potentiel de hausse sur l’or qui justifierait que l’on s’y intéresse de nouveau ? Sur ce point les professionnels se montrent prudents. Ainsi Frédéric Lasserre, économiste à la Société Générale couvrant le secteur des métaux précieux, avoue qu’il pourrait s’agir d’un « nouveau faux départ ».

Certes le métal jaune a retrouvé, au dessus de 300 dollars/l’once, son plus-haut depuis 2 ans, mais il a connu par le passé des mouvements erratiques qui ont pu prendre les investisseurs à revers. Ce fut le cas par exemple lorsque l’or connut une rapide tension sur les cours en mai dernier.

Plusieurs éléments toutefois peuvent laisser penser que l’or est inscrit dans un trend haussier de long terme. Conjoncturel, le renchérissement du métal jaune s’expliquerait selon certains observateurs par l’aversion soudaine des investisseurs à l’égard des marchés actions et obligataires.

La faillite d’Enron et les difficultés que traverse Global Crossing ont jeté le doute sur le crédit que l’on peut accorder aux chiffres publiés par les grands groupes, même lorsqu’ils sont audités par de grands cabinets internationaux comme Andersen. Corrélativement, les investisseurs se sont détournés des emprunts corporate au profit des emprunts d’Etat, et de l’or pense-t-on.

Facteurs structurels

Autre facteur avancé pour expliquer la récente fièvre aurifère, les achats des investisseurs japonais. Mais Frédéric Lasserre de la Société Générale met aussi en avant des facteurs structurels, en particulier la consolidation en cours dans le secteur.

« Le rachat du producteur Normandy, qui couvre ses positions sur le marché, par la société Newmont, qui ne couvre pas ses positions, ainsi que la déclaration de AngloGold que certaines de ses ventes à terme pourraient ne pas être reconduites sont sans aucun doute des événement positifs ». Le marché anticiperait donc une raréfaction de l’offre favorable au maintien des cours en dépit des ventes opérées par les banques centrales.

Dans ces conditions, le contrat à 5 ans se négocie actuellement à 350 dollars l’once, alors que l’once a fini à 304 dollar la semaine dernière. Si sur le moyen terme, les swaps or s’étagent sur une courbe descendante, de 1,2 pour l’échéance 1 mois à 0,95 pour le 1 an, en revanche à 2 ans le swap or s’établit à 1,55 et à 2,90 à 5 ans…

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Valeurs citées dans l'article

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BGF World Gold A236,17 USD0,19Rating
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A propos de l'auteur

Frédéric Lorenzini

Frédéric Lorenzini  est Directeur de la Recherche de Morningstar France.