TMT : pas de rebond avant début 2002

Suite à la signature cet été d’un partenariat avec BNP Paris Asset Management, la société de gestion IT Asset Management voit son savoir-faire reconnu. Ses fonds, investis en valeurs TMT, sont à la peine. Son directeur général, Benoît Flamand, fait le point sur le secteur des technologiques.

Facebook Twitter LinkedIn
Les fonds que vous gérez ont perdu plus de 40% depuis le début de l’année, est-ce que le pire est passé ?

Au niveau fondamental, il y a encore des mauvaises nouvelles à venir. Ainsi, dans le hardware on est dans une logique de réduction des stocks assez drastique : la première réduction de stock a eu lieu en mars/avril, la seconde en juin/juillet et la troisième en septembre/octobre. Toutefois, on assiste dans le même temps à une décroissance du chiffre d’affaires.

Les industriels gardent un niveau de stock est encore trop important. Ainsi, chez Cisco on a un ratio chiffre d’affaires sur stocks q

ui demeure globalement le même. Je pense qu’avec cette décroissance du chiffre d’affaires on assiste à quelques chose de comparable à ce que l’on a connu au début des années 90.

Pour les constructeurs, les stocks représentent aujourd’hui un véritable problème : ou on procède à leur dépréciation dans le bilan ou on les brade en cassant les prix comme le fait Nokia.

Et côté logiciel ?

La situation est beaucoup plus seine côté logiciel. Il n’y a pas le problème des stocks. On contrôle bien les coups. Même si certains d’entre eux connaissent un ralentissement de l’activité, les éditeurs arrivent à contrôler assez bien leur marge.

En qui concerne le secteur des télécommunications, nous sommes dans l’ensemble favorables sur les valeurs des opérateurs fixes et mobiles. En revanche nous sommes très négatifs sur toute la chaîne en amont des opérateurs. Tous les chiffres montrent que la consommation de télécommunication va continuer à croître, les opérateurs en profiteront. Mais les équipementiers n’en tireront pas nécessairement parti.

A quelle échéance peut-on attendre un rebond du secteur des TMT ?

Septembre sera mauvais, la situation devrait s’assainir au dernier trimestre de l’année ou au premier trimestre 2002. On assiste sporadiquement à des débuts de rallye comme par exemple le 24 août lorsque les déclarations de John Chambers, le patron de Cisco, ont donné un coup de fouet au marché. De la même façon, on a connu un mouvement d’intérêt le mois dernier sur les semi-conducteurs en raison de recommandations émises par Goldman Sachs et Merrill Lynch.

Ce qui me choque est de constater que dans les TMT tout baisse, sans discernement. Les investisseurs sont dans une logique d’allocation d’actifs très défensive à l’égard des technologiques. Aujourd’hui, le comportement de l’investisseur généraliste est indiciel.

Qu’est-ce que cette crise a changé dans votre façon de travailler ?

Commercialement, la situation n’est pas facile, comme pour beaucoup d’autres gérants. Mais nous pouvons nous vanter d’une grande fidélité de nos clients. Nous renforçons même notre équipe qui va passer à 11 personnes. C’est dans les périodes difficiles que les investisseurs sont le plus demandeurs d’informations et de conseils. Parallèlement, nous préparons un nouveau fonds en « white label » pour une grande banque, et nous sommes engagés dans un partenariat d’envergure avec BNP Paribas Asset Management. Les projets ne manquent.

Au niveau de la gestion, depuis juin 2000 nous avons des interventions ne plus en plus rapprochées même si fondamentalement nous sommes longs. En revanche, nous évitons de céder aux effets du moment. On peut comparer la situation à celle de fin 98 où il fallait être sur Amazon ou Yahoo. A l’époque, nous avons su résister et aujourd’hui nous restons fermes les valeurs que nous connaissons bien et sur lesquelles nous avons de la visibilité.

MOTS-CLEFS
TMT
Facebook Twitter LinkedIn

A propos de l'auteur

Frédéric Lorenzini

Frédéric Lorenzini  est Directeur de la Recherche de Morningstar France.