Services publics : un dividende attrayant à l’heure des guerres commerciales

L'allemand E.ON et l'italien Enel sont les actions à dividendes préférées de Morningstar dans le secteur.

Fernando Luque 30.04.2025
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Collage avec une mallette, une coupure de presse sur les actions de dividendes et des éléments graphiques.

Cet article a été initialement publié le 24 avril 2025 sur le site www.morningstar.es.

Dans un scénario marqué par des tensions géopolitiques et des guerres commerciales qui pourraient peser sur la croissance mondiale, les investisseurs pourraient se réfugier dans des secteurs aux bénéfices stables et prévisibles, tels que les services publics.

Les entreprises européennes du secteur (compagnies d’électricité, de gaz et d’eau) se sont une fois de plus distinguées non seulement par leur surperformance relative, mais aussi par leur capacité à offrir des revenus réguliers sous forme de dividendes, même lorsque l’incertitude domine les marchés. Mais, comme toujours, il faut être sélectif.

Baisse du cours de l’action, hausse du rendement du dividende

Les baisses des marchés boursiers ont un aspect positif pour les investisseurs qui recherchent un revenu passif par le biais de dividendes et qui ont un horizon d’investissement à long terme. Il s’agit du fait que lorsque le cours de l’action baisse, le rendement du dividende pour l’actionnaire augmente, pour autant que l’entreprise maintienne le dividende constant, voire l’augmente au fil des ans.

Par exemple, si une entreprise verse un dividende annuel de 2 euros par action et que le cours de son action passe de 50 euros à 40 euros, le rendement du dividende passe de 4 % à 5 %. D’où l’importance de rechercher des entreprises ayant un solide historique de versement de dividendes.

Mais il existe un risque que la baisse du prix de l’action soit due à une détérioration fondamentale de l’entreprise. Dans le contexte actuel, par exemple, une entreprise peut avoir subi une forte baisse de son cours en raison de sa forte exposition à la guerre tarifaire entre les États-Unis et le reste du monde. Il reste donc à voir si ce facteur peut avoir un impact sur la rentabilité future de l’entreprise.

Les services publics souffrent moins de la crise

Sur les marchés européens, tous les secteurs n’ont pas souffert de la même manière depuis le début du conflit le 2 mai. Parmi les secteurs les moins touchés, les secteurs des services publics se distinguent avec une baisse de seulement 1,2 % depuis le début du mois (au 14 avril), contre une perte de 6,1 % pour l’indice Morningstar Europe NR.

La surperformance des entreprises européennes de services publics au cours de la récente baisse du marché est due à leur nature défensive et à leur moindre exposition au marché américain. Si l’on calcule le pourcentage de revenus que les entreprises européennes génèrent aux États-Unis, on obtient 12,3 %, ce qui est bien inférieur à la moyenne des entreprises qui composent l’indice Morningstar Europe (22,7 %).

Un rendement du dividende supérieur à celui du marché

L’avantage des services publics dans le contexte actuel n’est pas seulement leur moindre exposition aux droits de douane américains. Il s’agit également de leur rendement en dividendes élevé. L’indice Morningstar Developed Markets Europe Utilities NR Index affiche actuellement un rendement du dividende de 5,0 %, contre 3,3 % pour le marché dans son ensemble. Il s’agit clairement de l’un des secteurs qui versent le plus de dividendes en Europe, juste derrière le secteur de l’énergie.

Nos meilleures options de dividendes

Les investisseurs qui souhaitent profiter du rendement élevé des dividendes des entreprises européennes de services publics doivent également veiller à ne pas acheter les actions à un prix trop élevé et à sélectionner des entreprises dont le rapport prix/valeur est raisonnablement inférieur à 1 (ce qui indique que l’action est sous-évaluée). Mais ce n’est pas le seul critère à prendre en compte. Il est également souhaitable que l’entreprise ait un historique de paiement de dividendes impeccable sur les dix dernières années, par exemple, qu’elle ait augmenté le dividende sur cette période (dans le tableau ci-joint, nous avons calculé la croissance sur un, trois et cinq ans) et que le rendement du dividende soit supérieur à 3 %. Pourquoi supérieur à 3 % ? Les taux à dix ans dans la zone euro sont actuellement de 2,6 %, de sorte qu’un investisseur qui achèterait directement des obligations d’État à cette échéance obtiendrait ce rendement sans pratiquement aucun risque. Nous devrions donc exiger un rendement du dividende supérieur à ce seuil.

Le résultat de l’application de ces filtres est qu’il n’y a pas beaucoup d’entreprises qui parviennent à répondre à tous ces critères. Deux seulement : l’allemande E.ON(EOAN) et l’italienne Enel(ENEL).

Indicateurs clefs de Morningstar

E.ON EOAN

Analyste : Tancrede Fulop, CFA


Enel ENEL

Analyste : Tancrede Fulop, CFA


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A propos de l'auteur

Fernando Luque

Fernando Luque  est le rédacteur en chef de Morningstar Espagne.