Flash PMIs : La vigueur des services stimule l'expansion de la zone euro

Les données du secteur des services sont bien meilleures que prévu dans les dernières données, aidées par la reprise économique en Allemagne et en France.

James Gard 23.04.2024 Sara Silano
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Aujourd'hui, 23 avril, les estimations "flash" des indices des directeurs d'achat(PMI) au Royaume-Uni et dans la zone euro ont été publiées. Ces données sont suivies de près pour détecter les signes de reprise dans des secteurs économiques clés tels que l'industrie manufacturière et les services. Il s'agit d'estimations initiales pour le mois en cours, susceptibles d'être révisées.

L'économie de la zone euro a progressé en avril, selon les données provisoires de l'enquête PMI fournies aujourd'hui par S&P Global, grâce à une forte croissance du secteur des services.

L'indice HCOB Flash Eurozone Composite PMI Output Index corrigé des variations saisonnières est passé de 49,9 en mars à 51,4, ce qui est nettement supérieur au consensus FacSet de 50,8 et permet à l'économie de la zone euro de franchir la ligne qui sépare l'expansion de la contraction.

Cyrus de la Rubia, économiste en chef à la Hamburg Commercial Bank (HCOB), a commenté les données PMI rapides et le rebond du secteur des services :

"Plusieurs facteurs indiquent que la reprise dans le secteur des services privés, qui domine l'ensemble de l'économie, est sur le point de se poursuivre. Tout d'abord, la dynamique des nouvelles affaires est positive depuis deux mois, ce qui se traduit également par une politique d'embauche plus audacieuse. Deuxièmement, les hausses plus importantes des prix à la production ne sont pas seulement une réponse à l'augmentation plus rapide des coûts des intrants, mais reflètent également la confiance des prestataires de services dans la fixation des prix.

"Enfin, la reprise se produit simultanément dans les deux économies les plus importantes de la zone euro, l'Allemagne et la France. Cela suggère la présence de facteurs communs tels que la baisse de l'inflation et la hausse des salaires, qui renforcent le pouvoir d'achat et contribuent à la reprise du secteur des services."

Boom des services, morosité de l'industrie manufacturière

La principale contribution de la zone euro est venue du secteur des services, qui a progressé pour le troisième mois en avril, après six mois de baisse. L'indice HCOB Flash Eurozone Services PMI s'est établi à 52,9, dépassant largement les prévisions qui tablaient sur 51,8.

Toutefois, l'indice PMI de la production manufacturière a été inférieur aux prévisions (46,5), puisqu'il s'est établi à 45,6 et qu'il est inférieur au chiffre de 46,1 du mois de mars.

L'économiste en chef du HCOB a noté que les perspectives de l'industrie manufacturière pourraient être plus favorables que ne le suggère le malaise actuel.

"Le mieux que l'on puisse dire du secteur manufacturier de la zone euro est que la production a baissé à son rythme le plus lent depuis un an en avril et que les pertes d'emploi se sont quelque peu atténuées. Pour le reste, le tableau reste plutôt sombre, les nouvelles affaires continuant à diminuer rapidement, de même que les carnets de commandes.

"La faiblesse de la demande de produits industriels est également évidente dans la forte diminution du volume des achats d'intrants et l'absence d'un retournement du cycle des stocks. Bien que nous anticipions une reprise du secteur manufacturier d'ici le milieu de l'année, il est essentiel de prendre en compte les facteurs structurels qui influencent le secteur.

Quand la BCE abaissera-t-elle ses taux ?

On s'attend maintenant à ce que la Banque centrale européenne réduise ses taux d'intérêt en juin, bien que la situation mondiale ait changé une fois de plus en ce qui concerne les prévisions de taux, en particulier pour la Réserve fédérale. Les marchés ont commencé à reconsidérer la possibilité de nouvelles hausses de taux pour freiner l'inflation, qui s'est avérée plus tenace que prévu aux États-Unis.

Lors de la réunion d'avril, certains membres du conseil d'administration de la BCE s'étaient prononcés en faveur d'une baisse des taux d'intérêt, mais avaient attendu les prochaines réunions pour prendre une décision.

Cyrus de la Rubia, du HCOB, estime que les données économiques actuelles incitent à la prudence de la part de la BCE en matière de réduction des taux, mais pense toujours que la première réduction aura lieu en juin.

"Les chiffres de l'indice des prix à la consommation (PMI) devraient mettre à l'épreuve la volonté de la BCE de réduire les taux d'intérêt en juin. L'accélération de l'augmentation des coûts des intrants, probablement due non seulement à la hausse des prix du pétrole mais aussi, ce qui est plus inquiétant, à l'augmentation des salaires, est une cause d'examen minutieux.

"Parallèlement, les entreprises du secteur des services ont augmenté leurs prix à un rythme plus rapide qu'en mars, ce qui alimente les prévisions d'une persistance de l'inflation dans le secteur des services. Malgré ces facteurs, nous nous attendons à ce que la BCE réduise ses taux en juin. Toutefois, nous doutons que la banque centrale adopte une "vitesse pragmatique", comme l'a suggéré François Villeroy de Galhau de la BCE. Nous nous attendons plutôt à une approche plus prudente".

 

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A propos de l'auteur

James Gard  est éditorialiste chez Morningstar UK.