L’attentisme des consommateurs chinois plombe Gucci et Kering, qui chute en Bourse

L’activité de Gucci souffre toujours fortement en Asie-Pacifique. Les ventes y auraient chuté de 30% au cours du premier trimestre selon certaines estimations.

Jocelyn Jovène 20.03.2024
Facebook Twitter LinkedIn

gucci

Les déboires de Gucci et de Kering, sa maison-mère, sont loin d’être terminés.

Le deuxième groupe de luxe au monde a averti mardi soir après Bourse que les ventes du premier trimestre 2024 devraient reculer de 10% en organique sur un an, en raison d’une chute de 20% en organiques du chiffre d’affaires de Gucci, « en particulier » en Asie-Pacifique selon un communiqué de presse.

Après avoir été réservé à la baisse à l’ouverture de la Bourse de Paris, l’action Kering chutait de 14% à 365,95 euros, à 9h32.

Elle entraîne dans sa chute les autres grandes valeurs du luxe françaises. LVMH cèdait 3,2% à 832,80 euros tandis que Hermès reculait de 2% à 2357,50 euros.

Les difficultés de Gucci ne sont pas nouvelles.

Selon certains commentaires, il semble que les consommateurs chinois attendent la sortie des nouvelles collections de la marque de luxe.

Le redressement de Gucci, qui représentait 50% des ventes de Kering en 2023 et 69% de son résultat opérationnel, font l’objet d’une attention particulière des investisseurs.

Lors de l’annonce des résultats annuels, le groupe avait d’ailleurs fait preuve de prudence pour l’année 2024 et avait décidé de maintenir son dividende stable.

Dans une note aux investisseurs, Stifel estime que les ventes de Gucci en Asie-Pacifique ont plongé de 30% sur un an au cours du premier trimestre.

« Les consommateurs chinois attendent peut-être de la nouveauté de la part du nouveau directeur de la création de Gucci, dont la nouvelle collection n'est proposée que dans certains magasins Gucci depuis la mi-février. La disponibilité de ses nouvelles collections sera progressivement augmentée jusqu'à la fin du mois de juin, grâce à un réinvestissement marketing plus important », écrivent les analystes de la banque.

« Les commentaires sur la faiblesse de la zone Asie-Pacifique pèseront probablement sur l'ensemble du secteur aujourd'hui, en particulier après le redressement rapide et brutal qui laisse désormais peu de place à l'erreur », indiquent les analystes de JPMorgan.

« Cependant, nous pensons qu'il s'agit en grande partie d'un avertissement spécifique à Gucci (et il semble en effet, d'après nos estimations, que les autres marques ont réalisé des performances globalement conformes aux attentes), qui devrait être principalement interprété comme un avertissement pour les autres histoires de redressement, et notamment Burberry », estiment-ils dans une note.

© Morningstar, 2024 - L'information contenue dans ce document est à vocation pédagogique et fournie à titre d'information UNIQUEMENT. Il n'a pas vocation et ne devrait pas être considéré comme une invitation ou un encouragement à acheter ou vendre les titres cités. Tout commentaire relève de l'opinion de son auteur et ne devrait pas être considéré comme une recommandation personnalisée. L'information de ce document ne devrait pas être l'unique source conduisant à prendre une décision d'investissement. Veillez à contacter un conseiller financier ou un professionnel de la finance avant de prendre toute décision d'investissement.

Facebook Twitter LinkedIn

Valeurs citées dans l'article

NomValeurVariation (%)Notation Morningstar
Burberry Group PLC1 152,00 GBX0,66Rating
Hermes International SA2 350,00 EUR2,31Rating
Kering SA337,95 EUR3,25Rating
Lvmh Moet Hennessy Louis Vuitton SE792,20 EUR1,83Rating

A propos de l'auteur

Jocelyn Jovène

Jocelyn Jovène  est analyste financier senior et rédacteur en chef de Morningstar France.