Baisse de Wall Street : ce qu’il faut en retenir

Le repli du marché américain est concentré sur quelques valeurs et reflète une augmentation de la prime de risque plutôt qu’un problème plus fondamental.

Jocelyn Jovène 24.01.2022
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Après une année 2021 flamboyante, Wall Street débute mal 2022. Comme nous l’avons souligné, le repli du marché américain n’est pas une totale surprise dans un contexte de montée des taux d’intérêt. Mais il ne faut pas non plus céder à la panique.

La volatilité est inhérente aux marchés financiers et doit toujours être vue comme une source d’opportunité.

Pourtant si l’on essaie de comprendre ce qui se trame outre-Atlantique, on peut mettre en avant quelques faits saillants.

Le premier est que la baisse affecte en particulier les valeurs technologiques.

Ainsi, si l’indice S&P 500, très large, s’est replié de 8%, l’indice Nasdaq 100, plus concentré, a chuté de 13%. Plus de la moitié de ses composants (sociétés composant l’indice) ont reculé de plus de 10%.

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Source: Morningstar Direct, données au 22 janvier 2022

Remis en perspective de la hausse de 10 dernières années, ce repli ne semble pas incongru.

Le deuxième élément est que d’un point de vue fondamental, rien ne semble avoir changé. Les estimations de résultats ont plutôt été revues à la hausse jusqu’ici, avec une dynamique positive sur 1 mois et 3 mois.

Le troisième élément est la contraction du multiple de valorisation. Depuis le début de l’année, le multiple cours sur bénéfice de l’indice S&P 500 a reculé de 2 points (-9%) à 19,6x contre 21,6x en début d’année.

Il est toujours au-dessus de sa moyenne historique, mais une baisse de ce multiple illustre avant tout l’impact du changement de perception des investisseurs à l’égard des actions américaines.

Ces derniers s’inquiètent d’un ralentissement de la croissance et des effets négatifs de l’inflation, encore forte, sur l’économie et les résultats, au moment où la saison des publications du "Q4" débute avec des déceptions, comme Netflix.

Cette situation se traduit également par une augmentation de la prime de risque. Cette dernière rémunère les investisseurs pour justifier la détention d’actions plutôt que de bons du Trésor.

Le rendement de ces bons du Trésor ayant augmenté (30 à 40 points de base depuis le début de l’année, ce qui est somme toute significatif), les investisseurs ont logiquement procédé à des arbitrages de portefeuille.

Cela ne signifie pas que les actions n’ont plus aucune place dans les portefeuilles. Dans un contexte macro-économique toujours porteur, cette classe d’actifs a au contraire toute sa place dans une allocation.

En revanche, les investisseurs doivent se montrer plus sélectifs et tenir compte des changements de l’environnement pour s’assurer que les classes d’actifs auxquelles ils sont exposés sont bien en phase, en particulier d’un point de vue de leur valorisation, avec leurs objectifs financiers.

De quoi alimenter une bonne discussion avec leur conseiller financier.

 

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A propos de l'auteur

Jocelyn Jovène

Jocelyn Jovène  est analyste financier senior et rédacteur en chef de Morningstar France.