Lente convalescence pour Boeing

Nous abaissons légèrement notre estimation de juste valeur de 260 à 257 dollars.  

Burkett Huey 03.02.2021
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Boeing plane

Boeing (« Wide Moat ») a fait état d’une amélioration de ses résultats trimestriels, masquée par une perte liée au programme 777X.

La réduction des volumes du programme 777X, les faibles prévisions en matière de défense et de services mondiaux ont plus que contrebalancé l’impact du passage du temps sur notre valorisation.

Nous abaissons notre estimation de juste valeur à 257 dollars par action contre 260 dollars par action pour tenir compte de ces difficultés. Notre juste valeur implique que nous ne voyons pas les livraisons d’avions commerciaux de Boeing retrouver durablement leur niveau de 2018 avant 2025.

Boeing a annoncé une augmentation de ses ventes d'un trimestre à l'autre d'environ 31,5% avec 31 livraisons supplémentaires. Le facteur déterminant a été la remise en service du 737 MAX et la livraison ultérieure de 27 737 MAX des compagnies aériennes américaines et panaméennes ainsi qu'une livraison unique à un bailleur européen.

À ce jour, le MAX a reçu l'approbation de quatre des cinq principaux organismes de réglementation de l'aviation: les États-Unis, l'Union européenne, le Canada et le Brésil (sauf la Chine). La société espère livrer environ la moitié des 410 MAX en stock en 2021, ce que nous pensons être un objectif raisonnable, étant donné que nous prévoyons que le vaccin contre le COVID-19 améliorera les opérations des compagnies aériennes, ce qui leur permettrait de prendre livraison des avions.

Nous pensons que la nouvelle la plus optimiste est que les compagnies aériennes ont retiré environ 1.300 avions de leurs flottes depuis le début de la crise du COVID-19, ce qui représenterait environ 6% de la flotte mondiale pré-COVID et environ 25% des 5.400 avions âgés de plus de 15 ans.

Nous prévoyons que les compagnies aériennes se concentreront principalement sur le désendettement après la pandémie. Nous toutefois pensons qu'elles pourront utiliser des financements de type crédit-bail pour prendre livraison de leurs avions. Ces contrats prévoient que les compagnies aériennes prennent livraison même si elles préfèrent se concentrer sur l’amélioration de leur situation financière.

Boeing et Airbus ont livré 749 avions en 2020, qui a été la pire année de l'histoire de l'aviation.

Au niveau de la gamme, la principale nouvelle a été l’annnonce du report à 2023 de l'entrée en service du programme 777X et des pertes reportées d'environ 6,5 milliards de dollars, conduisant à une diminution de 12,5% de la quantité comptable du programme 777X (350 unités désormais).

Nous avons repoussé nos estimations de livraison et réduit les marges estimées pour le 777X afin de refléter une baisse de la production et une efficacité moindre. Le carnet de commandes du 777X est plutôt concentré au sein des compagnies aériennes du Golfe, qui, collectivement, représentent environ les deux tiers du carnet de commandes.

Nous pensons que le succès du programme sera lié à la capacité de ces compagnies aériennes à transporter des voyageurs d’affaires très rentables sur des vols intercontinentaux. Le retour des voyages d’affaires étant plus incertain que celui des voyages de tourisme, nous pensons que le programme se trouve dans une position un peu précaire.

Boeing Defense a annoncé une augmentation de 14% de ses ventes, la société ayant constaté une charge importante sur le ravitailleur K-46a l'année précédente et une marge d'exploitation de 7,4%.

Nous pensons que l’activité de défense a énormément profité à l'entreprise pendant la pandémie de COVID-19, lui apportant un facteur de stabilisation dans une période tumultueuse, même si Boeing n’a guère tiré parti de la forte hausse des dépenses de défense américaines au cours des quatre dernières années.

L’activité Services a enregistré une baisse de ses revenus d'environ 20% et des marges de 3,8%. Nous prévoyons que cette activité pourra retrouver une rentabilité plus rapidement que Boeing dans son ensemble car les revenus du marché secondaire augmentent directement avec les vols. Les retraits d’avions de la flotte mondiale ralentiront toutefois la reprise de ce segment à moyen terme.

 

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A propos de l'auteur

Burkett Huey  est analyste actions chez Morningstar.