Suez : un long chemin pour rattraper Veolia

Selon notre analyste Tancrede Fulop, le groupe de traitement de l’eau et des déchets affiche un objectif de BPA 2021 supérieur aux attentes, mais déçoit sur le dividende.

Tancrede Fulop 03.10.2019
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Le plan 2023 présenté mercredi par Suez est ambitieux et devrait nous amener à revoir légèrement en hausse notre estimation de juste valeur de 11 euros (Suez n’a pas de rempart concurrentiel).

Nous continuons de préférer Veolia, qui affiche un rentabilité du capital plus élevée et relève régulièrement son dividende alors que nous ne voyons pas de retour à la croissance du dividende pour Suez avant 2021.

Le groupe vise une rentabilité du capital (ROCE) entre 15% et 20% d’ici 2023. Ceci implique entre 3,1 et 4,1 milliards d’euros de cessions d’actifs. Suez vise une amélioration du ROCE de 200 points de base d’ici 2023, par rapport aux 6,2% réalisés en 2018. En d’autres termes, Suez espère réaliser le ROCE 2018 de 2018 en quatre ans. Cela illustre bien le long parcours dans lequel le groupe est engagé.

L’objectif de bénéfice par action de 80 cents d’ici 2021 est supérieur aux attentes. Il se compare à 56 cents en 2018, soit une croissance annuelle moyenne de 12,6%. Ce chiffre est supérieur au consensus (75 cents) et à notre prévision (69 cents).

Le groupe indique que 30% de la croissance du bénéfice par action viendra d’une diminution du taux d’imposition et des frais financiers et que 70% seront réalisés de manière organique à travers un nouveau plan d’économies.

Plus d’économies entraînera plus de coûts de restructuration. Le groupe a dévoilé un plan de 1 milliard d’euros entre 2020 et 2023, dont 40% amélioreront les résultats tandis que le reste sera absorbé par l’inflation ou réinvesti. Ceci implique des économies annuelles de 100 millions d’euros au-dessus de notre estimation.

Suez prévoit de réaliser au moins 50% des baisses de coûts d’ici 2021. Si l’on fait l’hypothèse que 70% des économies seront réalisées d’ici 2021, soit 280 millions d’euros, l’impact positif sur le bénéfice par action est de 31 cents. Sur la base de notre prévision de BPA de 51 cents en 2019, nous trouvons 82 cents d’ici 2021, toutes choses égales par ailleurs.

La politique de retour à l’actionnaire est décevante. Le groupe espère améliorer sa capacité de distribution, mais nous aurions apprécié plus de clarté sur ce point.

La direction a indiqué viser un taux de distribution normalisé au-dessus du niveau actuel de 65%, qui est très conservateur.

En appliquant un taux de distribution de 80% à l’objectif 2021 de BPA (80 cents), nous trouvons un dividende 2021 de 64 ents contre 65 cents actuellement, niveau inchangé depuis 2008. Ce qui confirme l’hypothèse que le dividende ne croîtra pas avant 2021.

 

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A propos de l'auteur

Tancrede Fulop  est analyste actions chez Morningstar.