Pourquoi les investisseurs particuliers sous-performent-ils ?

Les frais mais pas seulement expliquent le retard des investisseurs sur le reste du marché.

Jocelyn Jovène 24.07.2017
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Les travaux de Morningstar sur l’Investor Return montrent année après année combien les investisseurs perdent en étant trop actifs : ils ont tendance à acheter après les phases de hausse et à vendre après les phases de baisse.

D’autres travaux académiques confirment ce problème. Une étude de Barber et Odean (2000) concluait ainsi que la performance d’un investisseur particulier était de 16,4% contre une performance de 17,9% pour le marché. Les investisseurs qui faisaient le plus « tourner » leur portefeuille (achats/ventes de titres fréquents) n’enregistraient sur la même période qu’un gain de 11,4%.

Les investisseurs particuliers manquent de patience et ont rarement une vue de long terme. Ils ont tendance à se laisser influencer par l’afflux d’information ou d’avis divers et variés glanés à travers les médias ou auprès d’autres investisseurs (sur des forums par exemple).

Ceci contribue à l’émergence de biais comportements qui ont fait l’objet de nombreuses études. Certains travaux sur des périodes de temps parfois très longues ont montré que le biais comportemental pouvait coûter entre 1,08% et 7,80% par an selon le type de stratégie étudiée.

Morningstar calcule l’Investor Return (IR), qui évalue la performance pour l’investisseur d’un fonds en tenant compte des entrées et sorties de capitaux.

Sur longue période, l’IR des investisseurs dans des fonds diversifiés actions était de 4,36% entre 2006 et 2016 aux Etats-Unis alors que la performance des mêmes fonds était de 5,15% - soit un manque à gagner de 79 points de base. La situation en Europe montre le même problème.

Les raisons de tels écarts sont de divers ordres : en premier lieu, les frais de gestion jouent un rôle important.

Les fonds peu volatiles, peu risqués ou qui bénéficient de gérants expérimentés tendent aussi à mieux se comporter et donc à mieux servir les intérêts des investisseurs. La politique des sociétés de gestion peut également jouer un rôle important, si les modes de rémunérations ou la taille des fonds sont maîtrisés, afin d’aligner les intérêts des gérants et de leurs clients.

 

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A propos de l'auteur

Jocelyn Jovène

Jocelyn Jovène  est analyste financier senior et rédacteur en chef de Morningstar France.