Actif ou Passif. Pourquoi pas les deux ?

6 questions pour guider l’investisseur.

Christine Benz 21.11.2016
Facebook Twitter LinkedIn

Les analystes de Morningstar ont de longue date défendu l’idée qu’un investisseur peut détenir des fonds indiciels, gérés activement, ou combiner les deux. La proportion de chaque type de gestion dépend avant tout de caractéristiques personnelles : le type de compte détenu, combien de lignes constituent le portefeuille et combien de temps l’investisseur peut consacrer à son suivi, entre autres considérations.

Voici une série de question qui permettront de vous guider dans vos choix d’investissement.

1. Voulez-vous battre le marché ou juste faire une performance similaire, après frais ?

Battre le marché : privilégiez les gérants actifs.

Faire comme le marché : privilégiez la gestion passive.

Battre le marché n’est en soi pas une mince affaire mais si c’est votre objectif, il est préférable de regarder plutôt du côté de la gestion active ou de gérer activement votre portefeuille (si vous investissez en titres vifs).

Sachez juste que c’est une tâche extrêmement difficile et que rares sont les gérants – dont c’est le métier – capables de battre leur indice de manière régulière et sur une longue période de temps. L’exemple récent des marchés actions américains en offre une très belle illustration. A l’inverse, si vous souhaitez seulement vous exposer à la performance d’une classe d’actifs, les fonds indiciels et autres ETF feront largement l’affaire.

2. Le contrôle du risque est-il clef ?

Oui : privilégiez les fonds actifs qui protègent le mieux contre la perte en capital.

Non : privilégiez la gestion passive.

Avec le recul, les meilleurs gérants de fonds sont souvent ceux qui ont la meilleure capacité à contrôler le risque. Leur capacité à détenir des liquidités de manière plus importante ou à éviter certains secteurs leur permettent d’éviter les chausse-trappes des marchés et de ne pas succomber aux modes passagères (pensez aux valeurs technologiques à la fin des années 1990, aux financières en 2007 ou aux matières premières en 2008). Cette approche leur permet aussi de construire des portefeuilles souvent moins volatils que le reste du marché.

Bien sûr, tous les gérants actifs ne sont pas aussi doués pour le contrôle des risques, même si tous vous diront qu’ils font bien attention lorsqu’ils mettent en œuvre leur stratégie. Un fonds géré activement n’est pas nécessairement un fonds qui vous protègera du risque de baisse. Certains pourtant y parviennent.

3. Quel est votre historique de performance ?

Je suis bon dans le choix de titre ou de gérant : privilégier la gestion active.

Je ne suis pas bon : privilégiez une gestion passive.

Si vous avez géré activement votre portefeuille, quel est votre « track record » face à l’indice de marché ? Si vous n’avez pas été en mesure de tenir vos objectifs financiers sur la période de gestion de votre portefeuille, il est peut-être préférable de regarder du côté des gestions passives et d’en faire une part conséquente, si ce n’est totale de votre portefeuille.

Et même si vous avez connu certains succès dans le passé, vous pouvez considérer d’intégrer des gestions passives dans votre portefeuille, car cela peut améliorer le profil rendement-risque de ce dernier, et améliorer la diversification du risque.

4. Quelle est votre degré de patience lorsque les marchés deviennent agités ?

Pas très patient : privilégiez la gestion passive.

Patient : la gestion active devrait vous convenir.

Les points évoqués précédemment font indirectement référence aux biais psychologiques de l’investisseur (déjà décrits ici et ). Pour battre son indice de référence, un gérant actif doit nécessairement être différent et donc promouvoir des convictions relativement fortes, qui peuvent soit produire des résultats souhaités (surperformance), soit faire subir des désagréments non négligeables. Compte tenu des biais psychologiques de tout investisseur, abandonner un gérant lorsque les marchés lui donnent tort peut conduire à manquer le retour à meilleur fortune (pour peu que l’on ait affaire à un gérant qui sait ce qu’il fait).

Les fonds passifs ne performent pas toujours bien, mais ils ôtent à l’investisseur le souci de savoir s’il n’a pas faire pire que le marché lorsque celui-ci corrige.

5. Quel temps consacrez-vous à votre gestion de portefeuille ?

Beaucoup : privilégiez la gestion active.

Pas beaucoup : privilégiez la gestion passive.

Il est bien moins coûteux en temps de sélectionner un fonds passif que de comprendre la stratégie d’un fonds géré activement. Dans le cas d’un fonds indiciels, le coût et la construction de l’indice sont des facteurs clefs. Dans le cas d’un gérant actif, les analystes de Morningstar considèrent un ensemble d’élément fondamentaux (équipe de gestion, société de gestion, frais, process, performance), en s’assurant que les gérants respectent non seulement leur mandat de gestion mais que leurs intérêts sont correctement alignés sur ceux des investisseurs.

6. Voulez-vous un portefeuille concentré ou plus diversifié ?

Concentré :  privilégiez la gestion passive.

Diversifié : privilégiez la gestion active.

Dans le même ordre d’idée, les fonds indiciels peuvent faire sens pour ceux qui ne veulent pas s’éparpiller. Acheter un fonds ou un ETF qui couvre un marché large (Stoxx Europe 600 par exemple), l’investisseur s’expose de facto à un portefeuille de titres extrêmement large et diversifié.

La gestion d’un fonds actifs cherche également à diversifier le risque mais elle repose surtout sur la volonté de faire mieux qu’un indice, ce qui conduit un gérant à faire des « paris », comme nous l’avons déjà évoqué précédemment. L’intérêt peut être alors de parier sur différents gérants, mais de toujours le faire en cohérence avec une politique d’investissement, qui comporte des objectifs financiers, une vue sur le risque que l’on est prêt à prendre et sur une allocation d’actifs bien construite.

 

Facebook Twitter LinkedIn

A propos de l'auteur

Christine Benz

Christine Benz  responsable des questions de finance personnelle de Morningstar.