Paroles d’experts: actions internationales

Deux « stock pickers » ont partagé avec les investisseurs leurs principales convictions sur les marchés d’actions globaux.

Facebook Twitter LinkedIn

La table ronde dédiée aux actions internationales qui s’est déroulée lors de la conférence annuelle de Morningstar en France a réuni deux experts de cette classe d’actifs. Jeremy Podger, gérant du fonds Fidelity Global Special Situations et FF World Fund, et Hari Balkrishna, gérant du fonds T. Rowe Price Global Growth Equity Fund, ont partagé avec les investisseurs leurs principales convictions sur les marchés d’actions mondiaux.

Deux approches différentes

Les deux gérants s’appuient sur des approches d’investissement différentes. Pour Jeremy Podger, la construction de portefeuille se fait autour de trois types de sociétés : les sociétés sous-valorisées, les créateurs structurels de valeur et les situations de changement, de restructuration. Du côté de T. Rowe Price, la philosophie de gestion s’articule principalement autour de la recherche de sociétés en croissance durable avec des « business models » de qualité.

Regards croisés sur la technologie et l’énergie

Le secteur de la technologie a été l’un des premiers sujets abordés par les deux invités. Selon Hari Balkrishna, il est nécessaire de distinguer la « vieille » de la « nouvelle » technologie car les deux pans de ce secteur suivent des dynamiques de croissance radicalement différentes.

Par exemple, Intel, IBM ne sont plus des acteurs de croissance à ses yeux. Balkrishna privilégie des valeurs de la nouvelle économie, telles qu’Amazon, Google ou Facebook. Il estime qu’Apple ne doit plus être considérée comme une valeur de croissance. Un avis partagé par Jeremy Podger pour qui Apple est désormais même devenu un titre « value ». 

La forte présence du secteur de la techno dans son portefeuille s’explique par le fait qu’il trouve des opportunités dans chacun des trois types de sociétés de son approche. Podger pense que les investisseurs surestiment le risque d’obsolescence auquel font face les sociétés technologiques. Pour lui, les investissements les plus intéressants se trouvent d’ailleurs dans des sociétés un peu « oubliées » par le marché comme Microsoft ou Nvidia.

Dans le secteur de l’énergie, Jeremy Podger a partagé son regain d’optimisme. Il a augmenté le poids du secteur dans son portefeuille depuis le début de l’année avec, notamment, Shell dont il vante les efforts de restructuration. L’acquisition de BG a été également une très bonne opération selon lui. Hari Balkrishna fait preuve de moins d’enthousiasme car il juge que le secteur est en situation de déflation structurelle à cause de l’amélioration des technologies d’extraction. Il trouve peu de sociétés en mesure de croitre durablement dans ce secteur.

Des opportunités au Japon pour Fidelity, dans les pays émergents chez T. Rowe Price

Jeremy Podger a fait part de ses nombreux investissements au Japon. Au-delà des valorisations très faibles sur ce marché, il apprécie le changement de mentalité ces dix dernières années des sociétés japonaises dans leur relation avec les investisseurs.

Pour lui, les entreprises au Japon sont beaucoup plus enclines à privilégier le retour aux actionnaires à travers les rachats d’actions et les dividendes. La gouvernance des sociétés s’est aussi grandement améliorée.

Hari Balkrishna trouve en revanche peu d’opportunités au Japon répondant à ses critères de croissance, contrairement aux pays émergents. Les investisseurs ont selon lui trop tendance à associer pays émergents et matières premières alors qu’il existe de grandes sociétés internationales de qualité dans de nombreux pays comme l’Inde, les Philippines ou encore l’Indonésie.

Dans ce dernier pays, Bank Central Asia est l’une des plus fortes convictions de l’équipe. Jeremy Podger a, de son côté, mis en avant l’intérêt d’accéder aux pays émergents à travers les grandes multinationales des pays développés, une bonne façon de bénéficier de la croissance en prenant moins de risques.

 

Facebook Twitter LinkedIn

A propos de l'auteur

Mathieu Caquineau, CFA

Mathieu Caquineau, CFA  Analyste fonds senior, Morningstar France