2016 : une année plus prometteuse pour les fonds obligataires ?

Après un exercice volatil, l'année 2016 semble de meilleur augure pour les obligations internationales.

Jocelyn Jovène 28.06.2016
Facebook Twitter LinkedIn

2015 et le début de 2016 ont constitué des moments éprouvants pour les investisseurs. L’incertitude sur le resserrement de la politique monétaire de la Fed, le ralentissement économique de la Chine, les craintes de « Grexit » et de « Brexit » et les difficultés de certains émetteurs ont provoqué un regain de volatilité sur les marchés financiers.

Malgré les incertitudes, la plupart des catégories obligataires ont terminé l’année 2015 où elles l’avaient débutée. Toutefois, certains fonds ont été en mesure d’afficher de meilleures performances en ce début d’année.

Parier sur le dollar était un choix astucieux en 2015

Au cours de l’année passée, le dollar a continué de s’apprécier alors que la croissance économique restait stable, et la Fed a réussi à tenir sa promesse d’une hausse des taux, décidée en décembre. Le dollar US a gagné près de 10% face à l’euro. Il n’est donc pas surprenant que la catégorie Obligations Internationales – Couvertes en dollars a rapporté 11,21% sur l’année, contre un gain de 5,39% pour la catégorie non couverte ou la catégorie Obligations gouvernementales internationales qui a rapporté 7,70%. La part couverte en euros a, en revanche, perdu 1,07%. Parmi les fonds notés positivement par Morningstar, la majorité a surperformé sa catégorie l’an dernier.

Un autre facteur pilotant les performances des catégories obligataires l’an dernier a été l’évolution des devises des pays émergents. Les déceptions économiques en provenance de Chine et la crise politique majeure au Brésil ont déclenché un mouvement de vente massif qui a pris une ampleur inédite en juillet-août 2015.

Au sein des catégories internationales non couvertes, les fonds qui avaient les plus fortes surpondérations en dollar, tels que le fonds NN Global Obligatie Fonds et Raiffeisen-Global-Rent (notés Bronze), se sont démarqués. Ceux qui avaient une surpondération aux obligations périphériques de la zone euro, comme le fonds Invesco Perpetual Global Bond, ont également battu leurs comparables.

D’autres poids lourds ont beaucoup plus souffert. Cela a été le cas des fonds Legg Mason Brandywine Global Fixed Income ou le fonds Templeton Global Total Return qui ont fait moins bien que leur catégorie en raison de leur forte exposition aux marchés émergents.

Les obligations d’Etat de retour en 2016

Le mouvement de repli du dollar en ce début d’année a rebattu les cartes parmi les gérants obligataires. La catégorie couverte en dollars n’a gagné que 0,11% (à fin mai) tandis que les parts couvertes en euros ont rapporté 2,18%. La catégorie Obligations gouvernementales internationales a progressé de 4,35%.

Le rendement des obligations d’Etat à 10 ans n’a cessé de glisser, reflet de la quête de valeurs refuge par les investisseurs.

Cela a profité à certains fonds, en particulier le Newton International Bond et le BNY Mellon Global Bond (tous deux notés Bronze).

Les devises émergents ont également rebondi, ce qui a profité au fonds LeggMason Brandywine Global Fixed Income, qui a retrouvé des couleurs et rattrapé son retard par rapport à sa catégorie de référence.

Facebook Twitter LinkedIn

A propos de l'auteur

Jocelyn Jovène

Jocelyn Jovène  est analyste financier senior et rédacteur en chef de Morningstar France.