Malgré la correction, les actions européennes ne sont pas très bon marché

La prime de risque sur les actions européennes s’est accrue, mais n’offre pas de marge de sûreté suffisante à ce stade.

Jocelyn Jovène 27.06.2016
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La chute brutale des marchés financiers vendredi dernier, qui semble se poursuivre ce lundi, n’offre pas vraiment une opportunité historique de rentrer sur les marchés.

Selon les estimations de juste valeur des sociétés cotées en Europe et suivies par les analystes de Morningstar, le ratio de valorisation médian du marché fait apparaître une décote de 8%.


European Coverage Median Priceto Fair Value 20160624

Source : Morningstar

Au regard des incertitudes créées par le « Brexit » et des implications encore difficiles à mesurer tant sur le plan politique (sortie d’autres pays de l’Union européenne) qu’économiques, cette décote n’offre pas une marge de sûreté suffisante pour justifier une surexposition à la classe d’actifs.

Les événements récents ont sensiblement fait remonter la prime de risque sur les actions européennes. Mais cela survient alors que les fondamentaux des entreprises européennes semblent relativement fragiles.

Après le « Brexit », certains observateurs s’attendent d’ailleurs à une poursuite du mouvement de révision en baisse des prévisions de résultats pour l’année en cours et les exercices suivants.

Dans ce contexte, la prudence est de rigueur. Les investisseurs en quête d’idées d’investissement devraient avant tout se focaliser sur les entreprises qui disposent d’un avantage concurrentiel étendu (« Wide Moat »), comme l’explique Alex Morozov, directeur de la recherche actions Europe de Morningstar. 

Vous trouverez dans les articles suivants nos vues sur certains secteurs, comme les valeurs financières ou les télécommunications.

Nous avions mis à jour notre liste de titres de qualité sous-évalués peu avant le vote.

Comme l’explique Alex Morozov, en dehors des financières, peu d’estimations de juste valeur devraient fortement bouger dans les prochains jours. Nous suivrons avec attention les éventuels changement de recommandation.

Mais si le mouvement de baisse s’avérait plus massif et durable – ce qui semble difficile à envisager à ce stade lorsque l’on regarde des indicateurs de stress tels que le VIX, ou l’indicateur de stress financier de la Réserve fédérale de St Louis https://fred.stlouisfed.org/series/STLFSI - les investisseurs auront alors le temps de choisir les titres de qualité qui correspondent le mieux à leurs objectifs financiers.

 

 

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A propos de l'auteur

Jocelyn Jovène

Jocelyn Jovène  est analyste financier senior et rédacteur en chef de Morningstar France.