Brexit : les marchés digèrent mal

Une baisse de 15%-20% des actions européennes est attendue au cours des prochaines semaines, mais les profits des entreprises devraient être moins impactés.

Jocelyn Jovène 24.06.2016
Facebook Twitter LinkedIn

Les marchés financiers accusent le coup du Brexit, l’Euro Stoxx chutant de 8% en début de séance ce vendredi. La réaction est d’autant plus violente que les marchés n’intégraient le risque du « Brexit » qu’avec une probabilité de 20%.

Dans un tel contexte, il est important de ne pas céder à la panique et d’avoir une vue de long terme sur la construction et le suivi de son portefeuille.

Pour certains observateurs, la correction boursière se manifestera surtout par la compression des multiples de valorisation. L’impact sur les estimations de profits des entreprises devrait être plus limité, mais cela dépendra en grande partie de l’onde de choc de l’événement sur le cycle économique international.

Au niveau politique, la décision des Britanniques de quitter l’Union européenne ouvre un long processus de négociation (2 ans) puis de mise en place d’un nouveau cadre institutionnel (mise en place de nouveaux traités bilatéraux).

La question est de savoir si cette décision aura des conséquences sur l’existence même de l’Union européenne et comment les autres pays réagiront.

Au niveau économique, il est difficile d’imaginer les conséquences à court terme. Les premières estimations font état d’une correction de l’ordre de 5%-10% des estimations de résultat à 12 mois, sachant que les actions européennes ont déjà subi un mouvement de révision en baisse depuis le début de l’année qui semblait s’être arrêté.

Il faut toutefois rappeler que les banques centrales seront actives. Certaines classes d’actifs (comme le crédit ou les obligations d’Etat) bénéficient des programmes d’achats de la BCE. Mais d’autres annonces sont attendues pour limiter la panique et rassurer sur la stabilité du système financier européen. La BCE a annoncé vendredi suivre de près l'évolution des marchés, tandis que la Banque d'Angleterre a indiqué mettre à disposition 250 milliards de livres sterling de fonds additionnels pour assurer un fonctionnement normal des marchés.

A plus long terme, nos analystes évalueront l’impact du Brexit sur la valeur fondamentale des entreprises qu’ils suivent, ce qui permettra de déterminer où se situent les meilleures opportunités d’investissement.

Dans un tel contexte, il est bon de rappeler cet adage de Warren Buffett : « Il faut avoir peur quand tout le monde est avide et être avide quand tout le monde a peur. »

Facebook Twitter LinkedIn

A propos de l'auteur

Jocelyn Jovène

Jocelyn Jovène  est analyste financier senior et rédacteur en chef de Morningstar France.