Les banques centrales ne vont pas compromettre la croissance – Colchester

L’Australie, la Nouvelle-Zélande et la Norvège offrent aujourd’hui les rendements les plus attrayants selon Ian Sims.

Jocelyn Jovène 23.03.2016
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Chercher à prévoir ce que la Fed ou la BCE décideront en matière de taux n’est pas d’une grande aide pour les investisseurs. Pourtant, les marchés passent une part considérable de leur temps à tenter d’anticiper les décisions des banquiers centraux.

Les marchés « sont plutôt efficaces lorsqu’il s’agit d’intégrer les décisions des banques centrales. Cela ne veut pas dire qu’ils ont toujours raison », a estimé Ian Sims, Président et Directeur des investissements de Colchester Global Investors, une boutique value spécialisée dans l’investissement en dette gouvernementale.

Les investisseurs ont meilleur compte de s’intéresser aux fondamentaux macro-économiques des pays où ils veulent placer leur argent. « Nous fondons nos décisions sur nos anticipations en matière de rendements, s’ils seront plus élevés ou plus faibles. Nous regardons où sont les rendements aujourd’hui, et si vous parvenez à contrôler le beta du marché, vous êtes en mesure de dire quels sont les obligations qui offrent le meilleur et le pire rendement », a-t-il expliqué en marge de la Morningstar Institutional Conference à Amsterdam.

« Notre travail consiste à choisir les meilleures souches dans les bons pays et de générer de l’alpha à travers le choix des pays, lequel à notre avis fera plus que contrebalancer le risque d’augmentation des taux », a-t-il ajouté.

Actuellement, le gérant privilégie les obligations australiennes, néo-zélandaises et norvégiennes, ainsi que certaines émissions de pays émergents comme le Brésil ou l’Afrique du Sud.

« Il est vrai que ces pays ont une corrélation avec le cours des matières premières, mais parfois, certaines choses peuvent être survendues et d’autres surachetées. Notre vue est que les marchés obligataires des pays émergents sont actuellement survendus, même si les prix du pétrole et des matières premières ont chuté », a indiqué Sims.

Même s’il ne cherche pas à prévoir l’action des banques centrales, le gérant a souligné que le niveau d’endettement au niveau global est « élevé », et qu’une augmentation des taux d’intérêt dans ce contexte menace la croissance mondiale.

« Les banques centrales ne vont pas compromette la croissance parce qu’elles pensent qu’il est temps de normaliser les taux », a-t-il affirmé.

Sims a également jugé que le « QE » avait eu un certain succès, « en stabilisant la croissance de l’offre de monnaie, le système bancaire et la croissance du crédit. » « La situation est variable d’un pays à l’autre mais dans l’ensemble, la situation est plutôt favorable », a-t-il observé.

 

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A propos de l'auteur

Jocelyn Jovène

Jocelyn Jovène  est analyste financier senior et rédacteur en chef de Morningstar France.