Les énergies propres c’est bien, l’efficacité énergétique c’est mieux

Au-delà du renouvelable, des opportunités d’investissement existent aussi dans l’efficacité énergétique selon Hamish Chamberlayne, gérant chez Henderson Global Investors. 

Valerio Baselli 09.10.2015
Facebook Twitter LinkedIn

Face au défi du changement climatique, les investisseurs ne sont pas limités aux énergies renouvelables lorsqu’il s’agit de trouver des idées d’investissement. 

« Plus que le transfert de production d’énergie vers des sources propres, nous croyons que le vrai thème d’investissement aujourd’hui est l’efficacité énergétique », a expliqué jeudi Hamish Chamberlayne, cogérant du fonds Henderson Global Care Growth, au cours d’une conférence de presse à Paris.

Dans un rapport publié en septembre 2014, l’Agence Internationale de l’Energie a estimé que l’efficience énergétique pourrait à long terme stimuler le produit intérieur brut, créer des emplois et améliorer la balance commerciale tout en réduisant la dépendance aux importations de carburant.

« Notre fonds n’est que faiblement exposé aux énergies propres car nous n’avons pas trouvé beaucoup de sociétés correspondant à nos critères. En revanche, l’efficacité énergétique est notre thème environnemental le plus important, avec des valeurs en portefeuille tels que HubbellLegrand ou Acuity Brands », a expliqué le gérant.

Au moment où Paris s’aprête à accueillir la COP21 en décembre, le Sommet sur le climat 2015, où 196 pays se réuniront pour tenter de parvenir à un accord universel sur un plan de réduction des émissions de gaz à effet de serre, les investissements ISR (Investissement Socialement Responsable ou « Socially Responsable Investing » en anglais) sont de plus en plus au centre des débats. 

« Je ne m’attends pas à quoi que ce soit de juridiquement contraignant émerge de cette conférence », a néanmoins tempéré Hamish Chamberlayne. « Très souvent, les pays qui ont signé des accords contraignants ne parviennent pas toujours à respecter leurs engagements. Ensuite les entreprises anticipent les gouvernements. »

Selon l’expert de Henderson, les preuves du changement climatique sont évidentes : depuis l’ère préindustrielle les températures moyennes ont augmenté de 0,8 degrés et la calotte glacière de l’Arctique a diminué d’environ 30%. « Les technologies qui nous permettront de réaliser avec succès la transition vers une économie à faibles émissions de gaz à effet de serre existent déjà et, mieux encore, elles ne sont pas forcément incompatibles avec la croissance économique », a-t-il ajouté.

En plus, il ne s’agit pas seulement d’une question environnementale, mais des critères d’investissement. « Les investisseurs doivent bien comprendre les risques à long terme que pourrait avoir une restriction des émissions de carbone sur le secteur des industries fossiles : elles pourraient se retrouver avec des millions de dollars de coûts à porter à leur bilan ». Voilà pourquoi les analystes Henderson font usage de l'expertise de Trucost, un cabinet d'analystes spécialisé, afin d'étudier la « carbon footprint » de chaque entreprise, c’est-à-dire la mesure dans laquelle une société dépend des prix des combustibles fossiles.

Mais cela ne s’arrête pas là : « il est important d'être clair sur le fait que ces changements climatiques, et donc d’énergie, sont non seulement importants pour les fonds ISR, mais pour toutes les stratégies d'investissement », a ajouté le gérant.

Facebook Twitter LinkedIn

A propos de l'auteur

Valerio Baselli

Valerio Baselli  est éditorialiste sénior chez Morningstar.