ETF : record de collecte aux Etats-Unis en 2014

iShares et Vanguard ont enregistré des niveaux record de collecte l’an dernier.

Michael Rawson, CFA 19.02.2015
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Cet article est initialement paru sur Morningstar.com le 19 janvier 2015.

En 2014, la collecte des ETF aux Etats-Unis a atteint 241 milliards de dollars, un niveau record qui a largement battu les 190 milliards de dollars en 2012. Des flux solides et l’appréciation des marchés ont porté le montant des actifs sous gestion à plus de 2 billions de dollars, seulement 4 ans après avoir franchi le seuil du billion de dollars (1 billion = 1.000 milliards).

Les investisseurs ont montré une nette préférence pour les fonds investis en actions américaines. Les trois ETF ayant le plus collecté l’an dernier ont été le SPRD S&P 500 ETF (SPY, le plus gros des trois), mais il a continué à perdre des parts de marché.

Les parts de marché perdues ont profité à l’ETF Vanguard S&P 500 (VOO) qui a fait un meilleur travail de réplication des performances de l’indice S&P 500 et qui affiche un niveau de frais inférieur (0,05%) que l’ETF de SPDR (0,09%).

Si les ETF actions ont collecté le plus en dollars, les ETF investis en obligations ont le plus collecté relativement à la taille des encours sous gestion. Alors que le fonds vedette de PIMCO, Total Return Fund (PTTRX) a décollecté 103 milliards de dollars en 2014, une partie de cet argent a bénéficié à des produits tels que le Vanguard Total Bond Market ETF (BND) et l’iShares Core U.S. Aggregate Bond (AGG).

Les fonds indiciels sont souvent utilisés en période de transition pour maintenir une exposition au marché après le départ d’un investisseur et dans l’attente de la sélection d’un nouveau gérant actif. Le départ de Bill Gross de PIMCO a mis en exergue le risque de fuite de talent pour un fonds géré activement auquel les investisseurs sont exposés.

Outre son fonds AGG, qui suit l’indice Barclays U.S. Aggregate Bond, iShares a aussi vu une collecte importante pour ses produits plus ciblés, comme le iShares 20+ Year Treasury Bond (TLT) ou le iShares iBoxx $ Investment Grade CorporateBond (LQD).

Au niveau des fournisseurs d’ETF, la bataille entre iShares et Vanguard a tourné à l’avantage du second, qui prend des parts de marché à son concurrent ainsi qu’à State Street (SPDR). Des trois plus gros ETF vendus aux Etats-Unis, Vanguard est le seul à avoir accru ses parts de marché au cours des trois années écoulées.

En dehors des trois leaders, il faut noter la percée de First Trust et Schwab qui ont des positionnements quelque peu différents. First Trust propose des produits généralement des ETF de type « strategic beta » plus chers qui sont exposé à un secteur ou à une niche. A l’inverse, Schwab propose plus des ETF vanille pondérés par la capitalisation boursière et qui se positionnent plus dans la catégorie des produits bon marché. Le succès de ces deux sociétés s’explique surtout par l’adoption de leurs produits par les conseillers financiers.

La croissance continue des ETF, et de la gestion passive en général, contraste singulièrement avec les tendances observées dans la gestion active. L’écart de performance entre les deux approches en matière de gestion est significatif.

Les indices ont été durs à battre l’an dernier. Le S&P a rapporté 13,7%, un score que 83% des gérants de fonds investis en grandes capitalisations de tous styles n’ont pas réussi à battre. Après une performance de 32,4% en 2013, les gérants qui ont adopté une posture plus défensive ou ceux détenant beaucoup de trésorerie ont eu du mal à suivre. Tout gérant qui avait sous-pondéré Apple a accru sa sous-performance, car non seulement le titre a gagné 40% l’an dernier mais en outre a accru son poids de manière significative dans l’indice.

Les gérants obligataires ont aussi connu une année difficile. L’indice Barclays U.S. Aggregate Bond a enregistré une hausse de 5,97%, battant 73% des gérants dans la catégorie des obligations intermédiaires de Morningstar. Fin 2013, le consensus voyait les taux remonter aux Etats-Unis, et tablait sur une rotation hors des obligations vers les actions. Rien de cela ne s’est produit, au contraire.

Les actions internationales et les petites et moyennes valeurs ont également sous-performé le S&P 500, tandis que les obligations de moindre qualité ont sous-performé l’indice agrégé.

La gestion passive est donc le clair vainqueur de 2014, tout comme les ETF « strategic beta », qui combinent les approches passive et active.

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A propos de l'auteur

Michael Rawson, CFA  Michael Rawson, CFA is an ETF Analyst with Morningstar.