Publications de résultats: un léger mieux en Europe

50% des entreprises ont battu les attentes des investisseurs, mais le retard sur les Etats-Unis est important.

Jocelyn Jovène 26.08.2014
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La saison des publications de résultats du deuxième trimestre touche doucement à sa fin et à l’heure du bilan, l’impression d’ensemble est celle d’un léger mieux, avec toutefois un retard de l’Europe sur les Etats-Unis.

Sur les 422 sociétés européennes ayant publié leurs comptes pour le trimestre ou le semestre, 53% ont fait mieux qu’attendu par le marché, 10% ont atteint les attentes du consensus et 36% ont déçu. Cette proportion des publications supérieures aux attentes est en ligne avec sa moyenne historique.

Si l’on exclut les valeurs financières, la proportion de surprises positives atteint 50% et les déceptions ont représenté 38% des publications.

Toutefois, ces résultats plutôt encourageants masquent deux faits marquants. Tout d’abord, les analystes ont continué de réviser en baisse leurs prévisions de croissance bénéficiaire pour les entreprises européennes pour l’année en cours : ils n’attendent plus qu’une hausse de l’ordre de 5-6% en 2014 contre 13% en début d’année.

Les révisions en baisse des prévisions ont concerné en particulier les secteurs de la banque, de l’aéronautique, des semi-conducteurs et du luxe, indiquent les stratégistes de Société Générale dans une note.

« La chute des indicateurs avancés en Europe, comme l’IFO allemand, suggère que le mouvement de révision en baisse n’est pas terminé et qu’il devrait peser sur les anticipations d’une hausse de 14% des profits l’an prochain », observe Manish Kabra, analyste de Bank of America Merrill Lynch, dans une note aux investisseurs.

Source: Bank of America Merrill Lynch

Ensuite, les publications de résultats accusent un certain retard par rapport aux Etats-Unis. Outre-Atlantique, 84% des sociétés ont publié des résultats trimestriels en ligne ou supérieurs aux attentes des analystes. Certes, l’environnement macro-économique délicat en début d’année et les chiffres de croissance décevants au premier semestre avaient conduit les investisseurs à modérer leurs anticipations de croissance bénéficiaire.

Mais l’écart de croissance entre les Etats-Unis et l’Europe, au moment où cette dernière connaît de nouvelles difficultés, a eu un effet bénéfique pour la Bourse américaine, laquelle surperforme les marchés actions européens.

Aux Etats-Unis, la moitié des secteurs ont vu des révisions en hausse des prévisions de résultats, les plus fortes hausses concernant le secteur de l’immobilier. Le secteur bancaire a vu lui une révision en baisse des prévisions, tout comme en Europe, en grande partie du fait de la multiplication des litiges entre banques et autorités américaines.

Cela n’a pas empêché l’indice S&P 500 a clôturé à 1.997,92 points, après être passé pendant un peu plus d’une heure au-dessus du seuil historique des 2.000 points. Depuis le début de l’année, le S&P 500 gagne près de 10%, contre une progression de 4,6% pour l’Euro Stoxx 50.

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A propos de l'auteur

Jocelyn Jovène

Jocelyn Jovène  est analyste financier senior et rédacteur en chef de Morningstar France.