5 indicateurs pour revenir en Bourse

La volatilité des indices boursiers à court terme est d’origine psychologique. Voici 5 indicateurs qui permettent d’agir en connaissance de cause.

Jocelyn Jovène 14.02.2014
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Le mouvement des cours de Bourse est « piloté » par une multitude de facteurs : la situation de l’économie, la politique économique, l’action des banques centrales, les « fondamentaux » des entreprises, les taux d’intérêt ou la valorisation des actions.

A plus court terme, toutefois, la volatilité des cours est généralement plus liée à des éléments psychologiques, ou à ce que l’on appelle souvent le « sentiment » des investisseurs.

Après des phases de correction boursière, comme celle du mois de janvier, il est parfois délicat de savoir quand il est temps de revenir en Bourse. Dans une note datée du 13 février, les stratégistes de Bank of America Merrill Lynch dresse une liste de cinq indicateurs utiles.

Amplitude des variations boursières

Lorsqu’une majorité de Bourses a baissé de manière significative, et que les actions semblent globalement « survendues » (elles ne trouvent plus preneur ou presque), un signal d’achat émerge. Merrill Lynch calcule un indicateur propriétaire, le « Global Breadth Rule » qui mesure le positionnement des investisseurs à l’égard des actions : sont-ils plutôt vendeurs ou acheteurs d’actions à l’échelle mondiale.

La lecture de l’indicateur est actuellement plutôt en position neutre. Le signal d’achat est généré lorsque 88% des marchés composant l’indice MSCI ACWI se traitent sous leur moyenne mobile de 200 jours et de 50 jours, rappelle la banque.

Indicateur Bull-Bear

Cet indicateur utilise des données sur les flux, le positionnement des investisseurs et des éléments techniques pour mesurer le sentiment des investisseurs. Il évolue entre 0 et 10 (8 et plus étant un signal de vente, 2 et moins étant un signal d’achat) et se situe actuellement à 4,2. Fin novembre, il se situait à 7,2. Cette baisse indique que l’indicateur se rapproche d’un signal d’achat, même s’il a encore du chemin à parcourir.

Flux de fonds vers les émergents

L’évolution des flux et l’ampleur des mouvements de collecte ou de décollecte des gérants de portefeuille est un autre élément permettant d’évaluer la psychologie des investisseurs. Chez Merrill Lynch, un signal de vente se déclenche lorsque les flux vers les marchés émergents représentent plus de 1,5% des actifs sous gestion au cours du mois écoulé. Un signal d’achat est déclenché lorsque les flux de décollecte atteignent plus de 3% des actifs gérés.

Au cours des quatre dernières semaines, les décollectes ont atteint 2,1% des actifs gérés, soit proche d’un signal d’achat.

Flux globaux

Les flux globaux vers les fonds actions sont un autre indicateur intéressant, car les actions sont la classe d’actif considérée comme générant le plus de rendement sur longue période, mais c’est aussi la plus risquée. Une hausse des flux vers les actions signifie une diminution de l’aversion au risque de la part des investisseurs.

Là encore, les afflux de capitaux vers la classe d’actifs sont plutôt un signal de vente (lorsque la collecte franchit les 0,5% des actifs gérés), et la décollecte plutôt un signal d’achat (lorsqu’elle dépasse 0,9% des actifs gérés sur 5 semaines).

Actuellement, le signal a fleurté avec le message « vendre » en novembre dernier. Pour qu’un signal d’achat se matérialise aujourd’hui, il faudrait selon Merrill Lynch que les fonds actions décollectent à hauteur de 30-35 milliards de dollars au cours des 4 prochaines semaines.

La détention de cash

Plus un gérant détient de cash dans son portefeuille (niveau généralement réglementé ou contraint par le mandat de gestion), cela signifie qu’il est prudent. Merrill Lynch conduit une enquête mensuelle auprès des gérants dans le monde pour mesurer le niveau de cash dans leurs portefeuilles. Un niveau de plus de 4,5% est considéré comme un signal d’achat et c’est un signal de vente lorsqu’il passe sous les 3,5%.

Actuellement le niveau de cash se situe à 4,5%, et donne clairement un signal d’achat.

La banque regarde d’autres indicateurs (pondération des actions dans les portefeuilles modèles des stratégistes) ou un indicateur de stress financier développé en interne. Ces indicateurs envoient eux aussi un signal d’achat actuellement.

En conclusion, si dans l’ensemble, le sentiment des investisseurs n’est pas à la capitulation (ils n’ont plus d’espoir dans la classe d’actifs actions), de nombreux indicateurs psychologiques semblent indiquer qu’il peut être le moment de se réexposer progressivement aux actions.

Ces indicateurs psychologiques sont un élément d’information qui peut être intéressant. Mais ils ne sont qu’une étape dans un processus de construction d’un portefeuille.

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A propos de l'auteur

Jocelyn Jovène

Jocelyn Jovène  est analyste financier senior et rédacteur en chef de Morningstar France.