Crédit : les spreads sur leur plus bas

Le début d’année reprend de manière plutôt active, avec de nouvelles opportunités d’investissement pour les gérants, écrit Dave Sekera de Morninsgtar.

Dave Sekera, CFA 14.01.2014
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Avec le retour des traders et des gérants à leur bureau, les marchés ont connu leur première semaine pleine d’activité depuis le début de l’année. Le spread moyen de l’indice Morningstar Corporate était inchangé à +118 points de base, soit leur niveau le plus serré depuis la crise financière de 2008-2009.

Le marché du crédit américain a été animé par quelques émissions, offrant des opportunités d’investissement à des niveaux relativement attrayants. L’émission Hewlett-Packard a marqué la semaine passée, puisqu’il s’agit de la première émission du groupe informatique depuis près de deux ans. L’opération – 2 milliards de dollars à 5 ans à taux variable et fixe, la tranche à taux fixe ayant été placée à +102 points de base. Avec une fair value de +85-90 points de base, cette émission nous semble légèrement sous-évaluée.

Le groupe a réduit son endettement financier de 30,6 à 22,6 milliards de dollars et fait face à une série d’émissions arrivant à échéance en 2014, dont un tranche de 4,5 milliards de dollars au cours du premier semestre. Le fait qu’il n’ait réalisé qu’une opération de 2 milliards montre que le groupe cherche à réduire son endettement brut, même si cette réduction ne sera pas aussi rapide que cela a été le cas dans un passé récent. HP pourrait être à la recherche d’acquisition de taille moyenne ou petite pour renforcer son offre technologique.

La semaine a également été marquée par un rallye vendredi du 10 ans américain, après la publication d’un rapport de l’emploi décevant, conduisant à un recul du rendement à 2,86%.. De nombreux traders ont alors considéré que la Fed pourrait arrêter son « tapering ».

Mais si le chiffre de croissance de l’emploi était inférieur aux attentes, sur la base de l’interprétation des minutes du dernier comité de politique monétaire, Bob Johnson, directeur de la recherche économique de Morningstar ne pense pas que cette statistique changera la trajectoire de réduction des achats d’actifs par la banque centrale américaine. Il maintient d’ailleurs sa prévision d’une croissance de l’emploi d’environ 190.000 salariés par mois en 2014.

Nous observons que la Fed continuera malgré tout d’injecter des montants substantiels de liquidités dans le système financier tout au long de 2014, malgré le « tapering ». Si elle continue de réduire ses achats de 10 milliards de dollars par mois, le programme durera jusqu’en septembre, et au cours de cette période, la Fed aura racheté 330 milliards de dollars de titres financiers, portant son portefeuille de titres détenus à 4,3 trillions de dollars.

Si nous considérons que les spreads de crédit sont à la limite basse de leur fourchette de fluctuation, la liquidité injectée dans les marchés obligataires par la Fed pèsera durablement sur une remontée des spreads. Au fur et à mesure de la Fed réduira ses achats d’actifs, cette pression diminuera tout au long du second semestre.

 

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A propos de l'auteur

Dave Sekera, CFA  Dave Sekera, CFA, is chief U.S. market strategist for Morningstar.